Présomption d’innocence versus risque de réitération
La remise en liberté provisoire de Michel pose une difficulté aux parties civiles – même si celles-ci n’avaient pas leur avis à donner. D’ailleurs, elles n’ont été ni consultées, ni informées. «Cet homme a quand même été condamné à ans de réclusion. Malgré l’appel, il n’y a pas l’ombre d’un doute sur le fond du dossier, affirme Me Romain Allongue, avocat d’une victime et de sa famille. Cet arrêt pose difficulté, car on a une exagération, une extrapolation du principe de la présomption d’innocence. »
« Aller pointer ne suffit pas »
Si les victimes ne résident pas à La Seyne, où leur agresseur doit être domicilié, rien n’interdit à Michel de se déplacer là où il le souhaite à l’intérieur du département du Var. « Des amis de ma cliente l’ont aperçu dans la rue ! » Voilà comment l’information lui est arrivée.
« On doit jongler avec un autre principe évident, celui du risque de réitération des faits. Aller pointer ne suffit pas à éviter ce risque, déplore encore l’avocat. S’il n’y a pas de surveillance électronique de l’individu [par bracelet], c’est une porte ouverte à toutes les dérives. »
Au final, ces délais sont « surtout et même essentiellement préjudiciables aux victimes » ,qui doivent vivre et se construire avec leur traumatisme.
« Toute cette longueur judiciaire représente un épisode de vie qui a du mal à être clôturé. » Deux victimes sont devenues majeures entre-temps. Les premiers faits remontent à une dizaine d’années en arrière.