Var-Matin (Grand Toulon)

Des jeunes créent un collectif pour défendre la cause des Ouïghours

- L. D.

En début de semaine, Sabrina, étudiante en prépa littéraire, a lancé un appel sur les réseaux sociaux afin de former un collectif pour soutenir le peuple ouïghour, minorité musulmane persécutée dans des camps d’internemen­t depuis une dizaine d’années en Chine. Avec trois de ses amis qui ont rejoint le groupe – Alexis, Manel et Lina, étudiants et lycéens –, ils souhaitent sensibilis­er et informer les personnes de tout âge sur la condition du peuple musulman. Ils comptent également réaliser des actions locales, telles que la distributi­on de tracts, le collage d’affiches dans les villes et le partage d’informatio­ns. Le but étant de faire signer une charte de soutien aux Ouïghours à la maire : « Si nous influençon­s les maires, et plus largement les États, nous pouvons envisager de changer les choses », espère Sabrina.

« La complicité commence dans le silence »

Quelques jours à peine après sa création, le collectif laseyne.foruyghurs sur Instagram comptait déjà une centaine de personnes. À la découverte du traitement subi envers ce peuple, les étudiants ne pouvaient y croire : « On parle beaucoup de la guerre à l’école, mais on ne parle pas du tout de ça. On s’attaque à des humains pour leur croyance. Même si cela reste compliqué, il faut faire quelque chose », confie Alexis.

Pour Manel, la persécutio­n doit s’arrêter : « Cette répression, de par ses techniques, est effroyable. C’est horrible de massacrer des gens. » Grâce aux réseaux sociaux, ils espèrent toucher tous les publics, en particulie­r les jeunes : « Nos génération­s sont le futur, il faut les sensibilis­er. À 30 ans, il est difficile de changer le mental d’une personne Alexis. », précise

Un mouvement national

Cet élan de soutien n’est pas uniquement local. Sabrina, en créant son groupe il y a cinq jours, s’est intégrée au sein de dizaines d’autres groupes, dans toute la France, et créés pour la plupart sur les deux dernières semaines. Les groupes peuvent ainsi échanger et agir ensemble.

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(Photo L. D.) Le désir des étudiants réside dans la reconnaiss­ance du génocide ouïghour par l’Etat français, à l’instar des États-Unis et du Canada.

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