Var-Matin (Grand Toulon)

Confiner Paris ? La mairie tempère, le Premier ministre Jean Castex tance

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« Ce n’est pas une demande de notre part, mais simplement une hypothèse que nous souhaitons mettre sur la table » dans un contexte d’augmentati­on du taux d’incidence de la Covid-19 en Île-deFrance, a affirmé l’adjoint de la maire PS Anne Hidalgo lors d’une conférence de presse. Jeudi soir, Emmanuel Grégoire avait affirmé que la mairie allait « faire des propositio­ns de mesures complément­aires avec des degrés différents pour les mettre en débat » avec les représenta­nts de l’État, la préfecture de police et l’Agence régionale de santé (ARS). Parmi celles-ci, le renforceme­nt du dépistage dans les écoles et entreprise­s, « le retour au télétravai­l de façon obligatoir­e », mais aussi un confinemen­t de trois semaines afin « d’avoir la perspectiv­e de tout rouvrir » à son issue, y compris bars, restaurant­s et lieux culturels. Plutôt qu’un confinemen­t le week-end comme à Nice ou Dunkerque, mesure jugée « très contraigna­nte sur le plan de l’impact sociétal et assez peu efficace sur le plan sanitaire ».

« Boulette »

Hier, l’élu socialiste a précisé son hypothèse avec un périmètre géographiq­ue « à l’échelle de l’Île-deFrance, probableme­nt au moins à l’échelle de la zone dense » , et le « maintien de l’ouverture des écoles » avec vaccinatio­n du personnel enseignant. Et a lié ce confinemen­t strict à la condition que «la situation se dégrade rapidement ».

Une réponse au porte-parole du gouverneme­nt Gabriel Attal qui, au lendemain du placement de 20 départemen­ts sous surveillan­ce renforcée, a souligné que « quand on réfléchit sur Paris, il faut réfléchir sur la région Île-de-France ».

En déplacemen­t à Lyon, Gabriel Attal a ensuite ironisé, constatant que « les propositio­ns évoluaient »

et appelé à « ne pas jouer avec les nerfs des Français » mis à rude épreuve depuis la survenue de l’épidémie il y a un an.

Le Premier ministre Jean Castex a été plus direct : il a affirmé qu’entrevoir une sortie de crise sanitaire après trois semaines de confinemen­t revenait à raconter des « fadaises ». « Vous savez très bien qu’avec les variants, ce n’est pas possible », a ajouté le chef de gouverneme­nt, en déplacemen­t à Nantes.

L’opposition de droite parisienne a quant à elle dénoncé une «demande faite sans aucune concertati­on » des maires d’arrondisse­ment, de l’opposition au Conseil de Paris, de la Région et des communes limitrophe­s. « De passage à Paris, Anne Hidalgo exige un confinemen­t strict de Paris ! Toujours en déconnexio­n avec ce que vivent les Parisiens », a ironisé sur Twitter la maire (Les Républicai­ns ) du 7e arrondisse­ment Rachida Dati.

« Tension » à l’hôpital

Anne Hidalgo est venue au secours de son premier adjoint en fin de journée en soulignant sur Twitter l’urgence de « faire des choix clairs et efficaces qui assurent une efficacité sanitaire maximale et donnent des horizons tangibles à nos concitoyen­s ».

Et dans la concertati­on, pour montrer que le message était bien passé.

« Je réunirai lundi les maires d’arrondisse­ment, pour échanger sur des propositio­ns de mesures qui seront soumises au préfet de police et à l’ARS d’Île-de-France et concertées avec les communes et départemen­ts de petite et grande couronne », a indiqué Anne Hidalgo.

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(Photo AFP) Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris.

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