Ça coince encore à Mayol
Face à des Bayonnais qui sortaient d’une grosse déconvenue à Clermont, le RCT est tombé pour la deuxième fois à domicile après le revers face à La Rochelle. Les vents étaient contraires.
Un coup sur la tête. La semaine passée, le RCT était allé chercher une victoire précieuse à Pau dans un contexte difficile. « On a résolu le problème de cette semaine, il y en aura un différent la semaine prochaine », expliquait Patrice Collazo au Hameau, répétant la formule ces derniers jours.
Hier soir, la bonne formule n’a pourtant pas été trouvée. Bayonne est venu infliger sa deuxième défaite de rang au RCT à Mayol (1416). Ce n’est pas une excuse, mais l’argument s’entend : Patrice Collazo et son staff
ont dû imaginer une composition en prenant en compte les 21 absents du groupe, entre sélection, blessures et Covid. Et forcément, cela se ressent sur la pelouse. D’autant plus quand on ajoute les coups durs durant la rencontre, avec hier la blessure d’Anthony Meric (28e), entraînant la composition d’une énième charnière (lire en page suivante). Dans ces circonstances, difficile de trouver du liant et de la justesse. Les Toulonnais ont mis les ingrédients. Le plus dur semblait d’ailleurs fait avant la pause, après un essai tout en glissade de Julien Ory, consécutif à un travail délicieux de la jeunesse dorée HalaghuDu Plessis (23e).
Manque de réalisme
Durant les dix dernières minutes de la première période, les Toulonnais étaient acculés sur leur ligne, mais ils n’ont pas plié. Refoulant les Basques. Les poussant à l’erreur même, avec cette touche perdue par Ulugia après un lancer pas droit dans les 5 mètres varois.
Dans la continuité, Gigashvili est allé arracher un ballon au sol, renvoyant tout le monde aux vestiaires. Le genre d’action qui galvanise l’équipe qui ne rompt pas et sape clairement le moral et coupe les jambes de celle qui se casse les dents. D’ailleurs, au retour des vestiaires, Toulon aurait dû accentuer son avance. Dès la reprise, il a eu les munitions pour enterrer l’Aviron, mais une passe mal donnée de Dachary à Cordin et de mauvais choix face à la défense bayonnaise n’ont pas permis de scorer. Rageant. Mais le manque de précision (six en-avant à l’heure de jeu) est rédhibitoire. D’autant que les hommes de Yannick Bru, eux, ont su saisir leur chance.
Chaud devant
Rappelez-vous fin novembre. Sûr de sa force, le RCT avait été surpris devant par Bayonne. Une blessure encore présente dans les têtes varoises, en témoignent les mots de Sébastien Taofifenua avant la rencontre. Hier, la domination n’a pas été aussi flagrante, mais l’Aviron a su gagner des mêlées importantes (7e, 45e). Il a également contrarié le pack toulonnais sur les phases de rucks et les mauls, poussant ses homologues à la faute. L’indiscipline, l’un des autres points noirs de la soirée.
Supériorités numériques vaines
Vivien Praderie, l’arbitre du soir, a usé son sifflet – des deux côtés, avec des équipes à plus de douze fautes chacune. Et les cartons sont sortis également. Par trois fois, Bayonne s’est retrouvé à 14. (Rouet 24e, Mikautadaze 42e, Ordas 72e). Résultat : zéro point inscrit lors de la première supériorité numérique. Pis, pour la deuxième, ce sont les Basques qui ont marqué un essai après une charge dévastatrice d’Amosa (47e). Après le carton d’Ordas, les Toulonnais ont inscrit trois points par Takulua, prenant ainsi les devants dans les dix dernières minutes. Mais comme souvent sur ce match, les coéquipiers de Raphaël Lakafia ne sont pas parvenus à bonifier, se mettant à la faute très vite et donnant l’occasion à Dolhagaray de remettre Bayonne devant (14-16 à la 76e). Définitivement.