Var-Matin (Grand Toulon)

« Je veux rendre au Sporting ce qu’il m’a donné »

- Textes : Guillaume RATHELOT et Pierre-Mickaël AYI

Pourquoi avoir choisi Toulon ? Fin août, à l’anniversai­re de Marcel Dib, j’ai attrapé la Covid-, comme de nombreux Français. Ça ne s’est pas très bien passé (pour moi). Alors, sur mon lit d’hôpital à la Timone, j’ai fait un peu le point sur ma vie. Je me suis aperçu qu’il me manquait quelque chose : rendre à Toulon ce qu’il m’avait donné. Ils sont quand même venus me chercher en Promotion d’honneur B, à Cassis, en , ils m’ont donné la chance de jouer en deuxième division et de me montrer. Tout ce que j’ai, c’est parce que Toulon m’a tendu le bras (sic).

Comment s’est nouée votre arrivée ?

Lorsque j’ai pris contact avec Monsieur Joye, on a discuté tranquille­ment et on est arrivés à la conclusion qu’on allait travailler ensemble. Je vais essayer d’apporter mon expérience du haut niveau. Et c’est naturel que je vienne ici travailler gratuiteme­nt. Je ne serai pas tout seul, je suis même surpris que mes adjoints aient aussi accepté de venir là pour rendre service. Donc c’est surtout eux qu’il faut remercier, parce que ce sont des gens de très haut niveau et je pense qu’on va pouvoir faire du bon travail.

Quelle a été votre première décision ?

Mener un audit, mes adjoints et moi-même. On passe beaucoup de temps à discuter avec les éducateurs, on vient souvent aux entraîneme­nts de l’équipe première, on regarde aussi ceux des équipes de jeunes. Dans quelques semaines, on rendra un rapport détaillé au président et on prendra des premières décisions. Pour l’instant, on est en observatio­n. Et on est agréableme­nt surpris quand même, il y a eu du travail bien fait.

Quel projet de développem­ent allez-vous mettre en place ? L’idéal dans le futur, ce serait d’être profession­nel et d’avoir un centre de formation pour les jeunes de la région. Sortir des jeunes, ça a toujours été mon ADN, que ce soit à l’Olympique lyonnais, l’AS Monaco, même en Angleterre ou en Turquie... J’aimerais bien que la majorité des joueurs du Sporting vienne du Var, pour s’ouvrir sur toute la France et même à l’étranger.

Avez-vous obtenu des garanties ?

Je ne demande aucune garantie, on va travailler, c’est tout. Et on va bien bosser, c’est le seul truc que je peux vous dire. Je sais que le maire (Hubert Falco) est derrière nous, et qu’on doit mobiliser tout le monde, parce qu’on en a besoin. Et ça, ça dépendra des résultats.

Pourquoi revenir dans le foot neuf ans après vos dernières fonctions ?

Je ne suis quand même pas sorti du football pendant des années. J’ai beaucoup travaillé en Afrique, on créait des centres de formations là-bas. J’avais commencé le premier avec l’AS Monaco au Sénégal, et là on est en train d’en créer un en Guinée-Conakry (au Horoya AC, club de la capitale, Ndlr) .Jene suis pas trop médiatique car je n’aime pas trop que les gens sachent ce que je fais de ma vie, après mon téléphone n’arrête pas de sonner... Mais j’ai toujours été actif dans le foot, je n’ai pas disparu et réapparu comme ça.

‘‘ L’idéal, c’est d’être profession­nel.”

À votre époque, l’accompagne­ment d’un joueur se limitait à l’entraîneur alors qu’actuelleme­nt, il a une dizaine de personnes autour de lui. Quel regard portez-vous làdessus ?

C’est très compliqué à gérer. Ce n’est pas qu’en France, je peux vous dire qu’en Afrique c’est pareil. Dès qu’un jeune est bon, il y a beaucoup de gens autour... Le club doit être assez costaud pour gérer tout ça.

Avec un staff digne d’une équipe de Ligue , l’objectif n’est pas de s’éterniser en National  ?

Bien sûr, l’objectif c’est d’être profession­nel, mais c’est aussi de s’occuper des joueurs de , ,  et  ans. C’est la génération qui va aider le club, il ne faut pas l’oublier. L’objectif de l’équipe première est de monter, mais celui du club est d’arriver à fédérer la jeune génération et de l’amener au haut niveau.

Que pensez-vous de la rivalité naissante avec Hyères ? La rivalité c’est bien, ça permet d’avancer. Le foot français a toujours fonctionné comme ça, ça nous permet de ne pas nous endormir. Je trouve ça positif.

Vous avez côtoyé Nicolas Anelka à Shanghai, comment imaginezvo­us vos retrouvail­les ?

Je ne l’ai connu pas longtemps, il a pris ma place d’entraîneur (sourire). Ça fait partie du football. Moi, j’ai eu la chance d’arriver de Cassis et de connaître cette carrière fantastiqu­e, de joueur, d’entraîneur... Et je ne garde que le bon côté des choses, le verre à moitié plein.

Mourad Boudjellal vous avait contacté au printemps dernier, lors de son projet de reprise du Sporting. Quels sont vos rapports aujourd’hui ?

Je l’ai rencontré une fois, il était venu (chez moi) accompagné de son entourage et on avait discuté une heure ou deux. Puis je n’ai plus jamais eu de nouvelle, je n’ai jamais eu de contact après. Le plus important, c’est le Sporting.

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Tigana, comme un poisson dans l’eau à Bon-Rencontre.

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