La présidence, tout le monde en parle
Les 20 et 27 juin, les électeurs désigneront leurs conseillers départementaux. Mais sans savoir qui sera in fine, le président du département. En effet, contrairement aux Régionales, il ne s’agit pas d’un scrutin de liste : les élus désigneront leur président début juillet lors d’un « troisième tour ». Si le sortant semble en délicatesse, avec au moins une partie de son camp, la question de la succession se pose donc, dans l’optique où la droite, presque hégémonique dans le Var, triompherait à nouveau. Mais pour savoir qui pourrait être l’heureux élu, inutile d’interroger les candidats. « Je ne commente pas cette question. Je suis en campagne pour être élu conseiller départemental, la question de la présidence viendra après », balayent presque d’une même voix, plusieurs candidats interrogés, Michel Bonnus y compris.
« Un fidèle sans trop d’ambitions... »
En clair, pas question de mettre la charrue avant les boeufs. Pour autant, si rien ne filtre officiellement, des noms commencent à circuler. Et les paris sont ouverts. « Il faudrait quelqu’un d’expérience, de fidèle et qui en même temps n’aient pas trop d’ambitions sur le long terme », commente – toujours en off –, un élu de l’ouest-Var. Un portrait robot qui pourrait correspondre au profil de Robert Beneventi.
Le maire d’Ollioules, brigue à 78 ans, la succession de Ferdinand Bernhard, qui après 35 ans de mandat quitte l’assemblée départementale et prépare son procès en appel (1).
Pour se lancer dans le scrutin départemental, Robert Beneventi abandonne son poste de conseiller régional et un rôle (rapporteur du budget) qu’il affectionnait. Certains y voient le signe qu’une mission l’attend au Département. Autre personnalité dont le nom circule, Yannick Chenevard. Fidèle parmi les fidèles d’Hubert Falco, il est depuis l’an dernier son premier adjoint. Si certains lui prédisaient plutôt un destin parlementaire (Geneviève Levy ne se représentera pas en 2022 à Toulon), il s’est lancé dans ces élections départementales en binôme avec Caroline Depallens.
Candidat venu de l’Est ?
Et pourquoi pas une femme ? L’actuelle première vice-présidente du département, Françoise Dumont a une solide expérience à faire valoir. L’élection d’une personnalité de l’est Var permettrait en outre de rééquilibrer l’institution qui penche à l’ouest depuis plus de 35 ans. Reste qu’une présidence du Département obligerait Françoise Dumont à abandonner le mandat de sénatrice qu’elle a obtenu en 2020. Même analyse pour Michel Bonnus dont les attaques répétées contre Marc Giraud sont interprétées par certains comme une ambition pour son poste. Enfin parmi les noms régulièrement cités, ceux de deux maires de la Métropole : Thierry Albertini (La Valette) et Jean-Louis Masson (La Garde). Mais sont-ils prêts à abandonner leur fauteuil de premier magistrat ? Le premier n’est maire que depuis trois ans, tandis que le second a retrouvé son poste en juin 2020 après trois ans à l’Assemblée nationale et un intérim délicat. 1. Le maire de Sanary a été condamné en premiere instance pour favoritisme, détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêt.