Var-Matin (Grand Toulon)

Le casse-tête des parents pour se mettre d’accord...

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Les parents sont tourmentés par la décision concernant la vaccinatio­n de leurs enfants. Il y a ceux qui ne veulent pas aller contre l’avis de leur gamin (car il faut malgré tout son accord), des parents vaccinés qui se disent que ce n’est pas à eux de leur imposer, ou encore des familles qui n’arrivent pas à se mettre d’accord.

Depuis lundi, une seule autorisati­on parentale est désormais nécessaire pour faire vacciner un mineur, alors qu’il fallait les deux jusqu’ici. Le but est d’accélérer les choses, mais pas sûr que cela apaise les foyers. « C’est fou ! Un enfant, on le fait à deux. D’accord, ça permet de trancher, mais qui en a le droit ? », réagit Virginie Vérant, la maman de Myrtille, une ado de 17 ans (lire en page précédente). Elle est en profond désaccord avec le père de sa fille, avec qui elle est divorcée.

« Ce n’est même plus un sujet de conflit parce qu’on ne s’adresse plus la parole. Personnell­ement, je ne suis pas vaccinée, j’attends de voir. Son père l’a inscrite en août sans lui demander son avis. Quand je lui ai demandé si elle voulait le faire, elle m’a répondu que non. Ça nous met dans des situations incroyable­s : elle se dit que selon son choix, papa ou maman va lui en vouloir. Vous vous rendez compte du poids moral qu’on fait porter aux enfants ? » Finalement, Myrtille a décidé d’attendre. Ce que respectent ses parents.

« La peur me met en contradict­ion »

Djamila Zribi, 52 ans, est vaccinée parce qu’elle est à risque. Son ancien compagnon, avec qui elle a une fille de 14 et un garçon 17 ans, aussi. Ils sont divorcés. Mais «on s’entend bien, surtout sur l’éducation que nous voulons donner aux enfants », explique Djamila. Cette fois, ils ne sont pas d’accord sur la vaccinatio­n de leurs ados. « Je ne veux pas que mes enfants se fassent vacciner alors que leur père, oui. Lui s’inquiète pour leur vie sociale. Moi, je trouve qu’on n’a pas assez de recul sur le vaccin. C’est ce que beaucoup de parents se disent : dans dix ans, est-ce qu’on n’aura pas mis à mal notre enfant ? » « Surtout, je ne veux pas l’imposer à mes enfants parce que la liberté du choix est très importante pour moi ! » Pourtant, sa fille de 14 ans souhaite se faire vacciner. « La peur me met en contradict­ion », reconnaît-elle.

D’autres fois, ça roule tout seul. Léonie, son compagnon et leur fils de 15 ans se sont fait vacciner.

« J’ai bien demandé à mon fils. J’en ai parlé à ma mère. Puis on a demandé l’avis de notre médecin de famille, explique cette Niçoise de 49 ans. J’ai préféré demander à quelqu’un en qui j’ai confiance. Je me suis aussi un peu renseignée sur la page To be or not toubib, qui est assez bien faite. Mon fils a été gravement touché par la grippe, ça m’a fait peur. Si après tout ça, on n’est pas convaincus, on est un peu sourds et aveugles… Je n’avais pas envie de regretter de ne pas l’avoir fait. »

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