Var-Matin (Grand Toulon)

LE JAMEL COMEDY CLUB INSTALLÉ À CANNES

Jusqu’à dimanche, l’humoriste et ses « confrères » sont à l’affiche de la Villa Jamel Comedy Club, dans les jardins de la Villa Noailles, à Cannes. On l’a rencontré avant la première session, programmée hier soir.

- JIMMY BOURSICOT jboursicot@nicematin.fr

L’an dernier, nos confrères du Figaro.com classaient Franjo parmi « les humoristes gagnants du confinemen­t ». C’est vrai que pendant que la plupart d’entre nous enchaînaie­nt les fournées de pain maison et les atroces apéros Zoom, le trentenair­e carburait sévère. Coincé à Melun avec sa frangine, la musicienne Marie Reno, le trentenair­e avait lancé une série baptisée En quarantain­e.

En se moquant des règles peu claires et des comporteme­nts absurdes constatés aux premières heures de l’épidémie, il avait cartonné sur les réseaux sociaux, aussi bien sur YouTube que sur Facebook.

Second degré requis

Aujourd’hui, le Parisien compte 500 000 abonnées d’un côté et un million de l’autre. Costaud. Et ce n’est sans doute pas

fini. « C’est vrai qu’en ce moment, il y a juste à ouvrir les yeux et tendre l’oreille. Les mesures sanitaires amènent des choses un peu contradict­oires, un peu absurdes. Il n’y a pas tant à écrire que ça, même si c’est du taf. Tout se passe devant moi », résume Franjo, la contractio­n de François-Joseph, son prénom. Grand fan des Inconnus et de leurs parodies tordantes, devenues cultes, il s’y est essayé à son tour, avec des pastiches d’émission de télé comme Le6à5deBFN ou C’est dans l’herbe. « C’est vraiment tourné en dérision, même si certaines personnes prennent ça au premier degré », commente-t-il, entre les étagères de la médiathèqu­e Noailles, transformé­e en salle d’interview improvisée. Faire des vannes sur Internet semble impliquer un certain sens de la patience. On lui fait lire un commentair­e virulent publié sous l’une de ses photos le montrant avec l’équipe du Jamel Comedy Club à Tahiti. Le monsieur, irrité par ce trop-plein de sable fin, promet de se désabonner de son compte. « Quoi qu’on fasse, il y a toujours des gens énervés. Je ne suis pas obligé de répondre, mais là, j’ai expliqué que j’y étais pour le travail. Peut-être que j’aurais dû rester enfermé chez moi, sans avoir le droit de kiffer nulle part », se marre-t-il.

Ancien animateur d’un centre de loisirs à Cagnes

Pas de quoi doucher l’enthousias­me de Franjo, qui a vite retrouvé ses marques sur scène, où il opère dans un registre différent

du Web. « Je parle de choses plus intemporel­les, de ma vie, de Paris. C’est comme avant. Même si, au début, les gens rigolaient même beaucoup trop, parce qu’ils étaient trop contents de revoir des spectacles. Parfois, ce n’était pas très objectif », estime-t-il. Avant de partir, on l’interroge sur son lien avec la Côte d’Azur. On nous avait soufflé l’info, invérifiab­le en ligne. « En fait, j’ai de la famille dans le coin et j’ai travaillé ici. Une semaine au Bâoli, à Cannes, comme serveur. D’ailleurs, ils me doivent toujours mes pourboires », tente-t-il. « Puis j’ai fait quatre ans comme animateur au Centre loisirs de Cagnes-sur-Mer, il y a quelques années. Je n’étais pas du tout branché stand-up à cette époque, mais ça vannait pas mal. Les animateurs sont très drôles naturellem­ent. Plusieurs sont devenus des amis. »

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(Photo Patrice Lapoirie)

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