Trois médailles d’argent pour le clan français
L’équipe de France a remporté trois nouvelles médailles, hier. Les rameuses Laura Tarantola et Claire Bové, la judoka Madeleine Malonga et les fleurettistes sont vice-championnes olympiques.
Les Bleus auraient pu doubler leur nombre de médailles d’or, hier à Tokyo. Mais le bilan est finalement resté bloqué à trois titres depuis l’ouverture des Jeux. Et, à défaut de premières places, les Tricolores ont remporté trois breloques argentées. La première a été obtenue dans la nuit de mercredi à jeudi. Après l’or de Matthieu Androdias et Hugo Boucheron en deux de couple, l’aviron a encore brillé : Claire Bové et Laura Tarantola sont devenues vice-championnes olympiques du deux de couple poids léger. Une médaille historique pour la discipline et les Bleues (voir chiffre).
« On est carrément contentes de montrer que les filles aussi peuvent gagner des médailles ! », se sont réjouies d’une même voix Tarantola, 27 ans, et Bové, 23 ans, qui participent à leurs premiers Jeux.
« Je suis très fière qu’il y ait une médaille pour l’aviron féminin français qui a longtemps été un peu la cinquième roue du carrosse », a souligné leur entraîneur Fredéric Perrier.
« Comme dans un film »
Un bonheur d’autant plus fort que jusqu’au bout la course a été indécise. Deuxièmes sur le premier kilomètre, les Françaises ont vu revenir leurs adversaires, notamment les Néerlandaises, championnes olympiques à Rio et vicechampionnes du monde, et les Italiennes, qui ont fini très fort pour remporter la finale, avec 14 centièmes d’avance. « Quand je vois le panneau
(des résultats, NDLR), je me dis ‘‘ce n’est pas vrai ils ont dû se tromper’’», explique Tarantola. « Moi quand j’ai vu 2, j’ai cru que c’était juste le numéro de la ligne d’eau (de laquelle les deux femmes sont parties) », sourit Bové, qui n’en revient toujours pas. Sur le podium « j’avais l’impression d’être dans un film, au cinéma ».
« C’était un grand rêve » pour nous. « C’est juste dingue »,
ajoute l’aînée, qui était encore blessée au dos il y a quelques mois et n’avait pu participer aux Championnats d’Europe cette année, pour défendre leur titre de vice-championnes acquis en 2019. Pour l’emporter, les deux jeunes femmes, qui rament ensemble depuis cinq ans, ont pu compter sur leur belle complicité. « Claire, c’est la coéquipière rêvée ! C’est une acharnée de travail et en même temps c’est beaucoup de fraîcheur et de folie. Même si parfois elle a un peu un grain dans sa tête. J’ai une confiance totale en elle, c’est vraiment une amie »,
a expliqué Tarantola, originaire de Grenoble.
Et pour la Francilienne Bové, fille de Christine Liégois, vicechampionne du monde en aviron en 1988, « Laura c’est un roc. Même quand elle est blessée, elle est forte. C’est quelqu’un qui m’a fait grandir. Quand ça ne va pas, et que je me renferme, Laura c’est mes bottes d’acier pour me ramener sur Terre. Sans elle je ne suis rien ».
Folle journée pour le fleuret
L’équipe de France de fleuret féminin, composée d’Ysaora Thibus, Anita Blaze, Pauline Ranvier et Astrid Guyart, a été sévèrement battue en finale hier à Chiba par la Russie 45 à 34. C’est malgré tout le onzième podium pour le camp tricolore depuis le début des Jeux de Tokyo. Après l’or de Romain Cannone dimanche à l’épée et le bronze lundi au sabre de Manon Brunet, l’équipe de France d’escrime égale d’ores et déjà sa récolte de Rio 2016 ainsi que sa performance de Montréal en 1976.
La France avait décroché l’or à Moscou en 1980, face à l’URSS, avant de remporter la médaille de bronze à Los Angeles en 1984. Depuis, le fleuret féminin n’était plus monté sur un podium olympique, terminant quatrième à Rio.
Sous les yeux de Thomas Bach, président du CIO et ancien escrimeur, les Bleues ont fait preuve de combativité. Mais ce fut insuffisant. Malgré la confiance acquise par Ranvier, vice-championne du monde 2019, Thibus, vicechampionne du monde 2018 et Blaze après leur « remontada » extraordinaire en demifinale face aux Italiennes, après avoir compté jusqu’à 12 touches de retard, les Tricolores n’ont rien pu faire contre d’implacables Russes. Remplaçante, Astrid Guyart est rentrée en jeu en fin de rencontre pour tenter le tout pour tout, alors que la France était menée de dix points, mais en vain. L’équipe de France a l’occasion de faire mieux qu’à Rio puisqu’il lui reste trois chances de podium, voire de titres, vendredi (épée messieurs par équipes), samedi (sabre dames par équipes) et dimanche (fleuret messieurs par équipes).