Var-Matin (Grand Toulon)

Dressel tisse sa légende

La nouvelle pépite US a remporté l’or pour la première fois en individuel sur l’épreuve reine.

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Roi du sprint sur l’olympiade et double champion du monde en titre du 100 m, le jeune nageur américain Caeleb Dressel s’est offert la consécrati­on olympique sur la course reine aux Jeux de Tokyo, hier.

Le Français natif de Nouméa, Maxime Grousset, au pied du podium à 22 ans, a pris date de très belle manière,

Jamais une finale olympique du 100 m n’avait été aussi rapide : Dressel, départ canon comme à son habitude, a bouclé l’aller-retour en 47 sec 02, son deuxième meilleur chrono sur la distance. Juste assez pour résister au redoutable retour du champion olympique sortant, l’Australien Kyle Chalmers (47.08).

En pleine progressio­n et meilleur temps des demi-finales (47.11), le jeune Russe Kliment Kolesnikov (21 ans) a obtenu la médaille de bronze (47.44).

Voir Dressel triompher est tout ce qu’il y a de plus logique au vu de l’olympiade écoulée. Depuis l’été de son explosion en 2017, l’Américain de 24 ans a amassé treize titres de champion du monde, dont les deux du 100 m, et est devenu le nageur le plus rapide de l’histoire sur l’aller-retour hors combinaiso­ns (46.96 en 2019). Le seul sous les 47 secondes. Toutefois, le sprinteur floridien, couronné deux fois en relais à Rio, et une troisième fois avec le 4x100 m messieurs dans le bassin tokyoïte, ne connaissai­t pas encore le bonheur d’un sacre olympique en individuel.

« J’avais ce poids »

Il a pris le temps de l’apprécier, longtemps assis sur sa ligne d’eau, en dégageant une impression de plénitude. Puis, sur le podium, celui qui est déjà comparé à Michael Phelps a laissé les larmes couler sur son visage, même largement dissimulé sous l’imposant masque blanc de « Team USA », quand l’hymne américain a résonné. « J’avais ce poids sur les épaules, d’avoir gagné des médailles (d’or olympiques) en relais, mais jamais en individuel, avoue Dressel.

Je ne voulais pas l’admettre avant mais maintenant que c’est fait, je peux le dire : c’est très différent, reconnaît-il. Vous ne pouvez compter sur personne d’autre. Il n’y a que vous dans l’eau, personne pour vous tirer d’affaire. C’est difficile, vraiment. Je suis heureux d’avoir réussi », poursuit l’Américain, monté en puissance au fil des tours. Dressel a encore du pain sur la planche : il vise quatre médailles d’or de plus d’ici à dimanche, sur 100 m papillon - il a dominé les séries hier en 50 sec 39 devant le Hongrois Kristof Milak (50.62), 50 m, 4x100 m quatre nages messieurs et mixte.

Pour l’Australien Chalmers, meilleur chrono égalé, la médaille d’argent récompense ses efforts pour s’extirper d’une olympiade compliquée, entre trois opérations du coeur pour soigner une arythmie, un premier retour en 2019 pour devenir vice-champion du monde du 100 m (en 47.08 déjà), et une opération à l’épaule fin 2020.

Maxime Grousset quatrième

Pour sa première finale olympique à 22 ans, Maxime Grousset s’est montré tout à fait à la hauteur : le Calédonien s’est classé quatrième en 47’’72. « C’était déjà un rêve de gamin de faire une finale, alors être dans les quatre premiers... Je suis super fier de moi, sourit-il. Il me reste encore un tout petit cran pour monter sur le podium.»

« Ce sont les meilleurs nageurs du monde qui sont devant moi, et je suis juste derrière », ajoute Grousset, record personnel abaissé de plus d’une seconde en deux mois et engagé - comme Florent Manaudou - sur 50 m à partir d’aujourd’hui.

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AFP) Le titre et le record olympique pour Caeleb Dressel, à  centièmes seulement de son record du monde. L’Américain vise quatre médailles d’or à Tokyo.(Photos

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