Var-Matin (Grand Toulon)

Une récolte exceptionn­elle au salin des Pesquiers

Le vingtième anniversai­re du rachat des salins par le Conservato­ire du littoral s’illustrera les 11 et 12 septembre par une distributi­on de 2 500 sachets de fleur de sel récoltée depuis juillet.

- CATHERINE PONTONE cpontone@nicematin.fr

Ensemble, ils partagent un même défi : redonner vie au sel, – une alchimie entre la mer, le soleil, le vent et le site. Paul Simon, le dernier salinier en poste au salin des Pesquiers, rejoint Florient Junac, membre de l’équipe de gestion des Salins d’Hyères, et Akim Richard, saisonnier, qui, en cette matinée d’août, récoltent la fleur de sel sur l’une des tables salantes. Non exploité industriel­lement depuis 1995, ce cadre exceptionn­el et remarquabl­e du double tombolo est la « Mémoire du sel ».

Récolte en surface

Le site s’apprête à offrir, début septembre, bien plus qu’une visite guidée : un parcours imagé pour illustrer les propos d’un guide expériment­é. Ici, aux premières heures de la matinée, sur trois des quarante hectares sur lesquels s’étendent les dix tables, la fleur de sel est récoltée. Ou plutôt « est cueillie » en surface.

Ainsi, l’a voulu la métropole Toulon-Provence-Méditerran­ée, gestionnai­re des 900 hectares (550 hectares aux Pesquiers et 350 hectares aux vieux Salins). Vingt ans après le rachat du site par le Conservato­ire du littoral, les visiteurs, lors de la fête des Salins, les 11 et 12 septembre, auront le privilège d’emporter un petit sachet de fleur de sel (selon le stock disponible). Quelques grammes pour partager cet héritage du patrimoine culturel et industriel de la commune. Et préserver la mémoire des gestes. Il pourrait reprendre vie avec la remise en fonction d’une petite unité de production salinière sur le salin des Pesquiers, mais sans nuire à l’écosystème et à la biodiversi­té.

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« À terme, nous avons cette volonté de recréer un salin à titre patrimonia­l sur les Pesquiers pour sauvegarde­r la mémoire du site et des gestes. Cela permettra à ceux qui visitent les Salins puissent repartir avec du sel », explique Marc Simo, responsabl­e du site des Salins d’Hyères. En attendant, depuis juillet, sur l’ancien bassin central de récolte de sel, la fleur de sel a commencé à être récoltée chaque matin à l’aube (lire ci-dessous). Certes, le temps de la camelle, cette forme triangulai­re pour stocker par grande quantité le sel de salin à des fins industriel­les, et ancrée dans la mémoire des Hyérois, appartient au passé. Là, nous sommes sur de petites quantités et le sel mis dans des cagettes sera stocké dans l’un des bâtiments avant d’être mis en sachet et de devenir ainsi un emblématiq­ue ambassadeu­r d’Hyères et du Var.

‘‘ Sauvegarde­r la mémoire du site et des gestes”

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(Photos Camille Dodet) Florient Junac, membre de l’équipe de gestion des Salins d’Hyères renoue avec ce geste symbolique de la récolte de la fleur de sel aux Salins d’Hyères.

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