Var-Matin (Grand Toulon)

Trois Français qualifiés pour les quarts à Saint-Tropez

Malgré son éliminatio­n, hier, au deuxième tour contre Alexandre Muller, le Montpellié­rain Arthur Cazaux (19 ans) a montré à Saint-Tropez qu’il avait les armes pour briller plus haut.

- PIERRE-MICKAËL AYI

Tête basse, regard dans le vide. Arthur Cazaux (19 ans depuis le 23 août dernier) est vite sorti du superbe court central, hier au Tennis club de Saint-Tropez. Pas le coeur à sourire après son éliminatio­n prématurée, en huitième de finale du tout nouveau Challenger 80, contre son compatriot­e Alexandre Muller (3-6, 2-6), en 1 h 30 de jeu.

« Je suis très frustré, lâche le Français, sur le parking. Je n’ai pas fait un bon match. J’ai très très mal servi, normalemen­t, c’est l’une de mes forces et là, je n’ai eu qu’un taux de réussite à 40 % de première balle contre un adversaire solide comme Alex, c’était compliqué. Je me suis entêté là-dessus, j’étais gavé… Et même du fond de court, j’ai fait beaucoup de fautes. »

Lundi encore, le protégé de Boris Vallejo éclipsait en deux manches sèches le Russe Roman Safiullin (24 ans), 165e joueur mondial. Il s’était même montré épatant, alors qu’il n’avait pas joué sur dur depuis cinq mois.

« Capable de gagner ces tournois »

« Il va falloir retravaill­er tous les petits détails qui n’ont pas fonctionné aujourd’hui, poursuit-il. Ça fait un petit moment que je ne sers pas bien, je pense que ça va revenir au fur et à mesure. Je ne joue peutêtre pas mon meilleur tennis mais, en milieu d’année, j’avais enchaîné des bonnes victoires. Disons que je ne joue pas mauvais mais je pense que je peux faire mieux. Physiqueme­nt, techniquem­ent, tout n’est pas encore en place. »

Les apparences sont trompeuses. L’ascension de Cazaux ne fait sans doute que débuter. Finaliste de l’Open d’Australie juniors en 2019, il signe au Masters 1000 de Madrid, début mai, un très beau succès contre Sebastian Korda (65e). Quinze jours plus tard, à l’ATP 250 de Genève, il s’offre Adrian Mannarino (35e), avec un somptueux tweener (coup entre les jambes) qui fait le tour des réseaux sociaux. 517e joueur mondial au mois de mai, le Montpellié­rain pointe désormais à la 359e place. Depuis janvier, il s’est hissé deux fois en finale sur des tournois Future (la troisième division du tennis). Wildcard à Saint-Tropez, le pensionnai­re du centre national d’entraîneme­nt de la fédération a réussi une jolie performanc­e au premier tour.

« Je me sens capable de gagner ces tournois, de battre ce genre de joueur là classé autour de la 100e à 200e place, indique-t-il. Ce match m’a montré que je ne suis pas encore régulier. Mon travail doit me permettre de les battre neuf fois sur dix. »

Rafael Nadal, son idole

Cazaux aime faire le show. Dans sa palette, il a de quoi faire lever les foules. Coup droit tournant, passings désespérés, services puissants. Et une belle vélocité. « Normalemen­t, je fais pas mal de points avec mon service. Je dirais que je suis un joueur solide, qui aime contrer et prendre l’initiative quand il le faut. »

Peu expériment­é, le Tricolore a découvert le tableau principal de Roland-Garros cette année. Fan de Rafael Nadal, le Français a pu croiser son idole tous les matins et l’observer au travail. Avant de le défier, pourquoi pas, l’an prochain. « J’espère rentrer au Challenger de Cassis. C’est un peu l’objectif, aller chercher des bonnes perfs en Challenger­s pour monter au classement et faire des Grands Chelems (en qualificat­ions) l’année prochaine. »

 ??  ??
 ?? (Photo Philippe Arnassan) ?? Malgré son talent, Arthur Cazaux, pensionnai­re du centre national d’entraîneme­nt de la fédération, a manqué de régularité à St-Tropez.
(Photo Philippe Arnassan) Malgré son talent, Arthur Cazaux, pensionnai­re du centre national d’entraîneme­nt de la fédération, a manqué de régularité à St-Tropez.

Newspapers in French

Newspapers from France