Var-Matin (Grand Toulon)

À Toulon, Thomas Salles veut rendre la confiance donnée

Arrivé d’Aurillac et de la Pro D2 à l’intersaiso­n, l’arrière Thomas Salles souhaite saisir les chances qui lui seront données pour s’installer à Toulon et franchir un palier à haut niveau.

- (Photo Frank Muller)

Àl’instar de Gabin Villière, Gervais Cordin, Beka Gigashvili, Théo Dachary ou encore Adrien Warion avant lui, Thomas Salles est le petit dernier à avoir pris l’ascenseur du Top 14 en signant au RCT. Joueur cadre d’Aurillac en Pro D2, l’arrière a été le plus utilisé la saison dernière avec 28 matchs disputés sur 30 possibles et un taux de réussite au pied de 85 %. Ambitieux et conscient de son statut de « rookie », Thomas Salles détaille ses qualités, son goût pour le jeu au pied, sa relation avec Maxime Petitjean, son ancien coéquipier et entraîneur à Aurillac. Un entretien fluide (réalisé avant le match amical face à Toulouse et la signature de Kolbe), avec un garçon à l’oeil pétillant, qui sait choisir ses mots.

Comment s’est passée la découverte du RCT, un club de haut niveau ? Le club, la région, le départemen­t, la ville... Tout est nouveau pour moi. Je suis venu à Toulon avec ma copine et ma famille deux semaines avant la reprise pour prendre mes marques et m’acclimater aux températur­es qui sont différente­s. Je voulais découvrir l’immensité du Campus, toucher des ballons, faire du jeu au pied car la coupure a été longue. J’ai rencontré des mecs supercool. On sent que tout le monde a envie de travailler dans le même sens car depuis trois ans, les résultats ne sont pas ceux que le club espère. J’ai été agréableme­nt surpris et je suis content de découvrir ce nouveau monde.

Comment s’est faite votre venue et quel rôle a joué Maxime Petitjean ? Max a été l’intermédia­ire entre Laurent Emmanuelli, Patrice Collazo et moi.

Il a commencé à me parler du RCT la saison dernière car il venait une fois par semaine. On se voyait tous les jours à Aurillac où il était entraîneur des troisquart­s et du jeu au pied. Il m’avait dit que Toulon était intéressé par mon profil de trois-quarts polyvalent et buteur, différent de celui de Gervais Cordin. Début , Max me disait qu’ils avaient un oeil sur moi et que je devais faire de bonnes performanc­es. J’ai continué sans vraiment m’en préoccuper car il me restait six mois à faire, j’étais en fin de contrat et je ne savais pas encore si je voulais rester ou partir.

Qu’est-ce qui a précipité votre décision ?

Si je partais, c’était pour tenter l’aventure du Top . J’ai  ans, c’était le moment ou jamais. Aurillac était venu très tôt vers moi, en novembre, pour me proposer une prolongati­on de contrat long. Les mois ont passé et vers la fin de saison, il y a vraiment eu des contacts avec Patrice et Laurent. Les choses se sont accélérées quand j’ai eu des touches avec d’autres clubs du Top . Ils sont revenus vers moi avec une offre. J’ai pris le temps de réfléchir avec mes proches car je suis né à Aurillac et pour moi, c’était le grand départ. Je voulais prendre en compte tous les paramètres, le projet sportif, la qualité de vie, les rotations dans l’effectif. Le fait que Max a eu aussi une propositio­n de contrat a pesé dans la balance. C’est une personne sur laquelle je peux compter ici.

Quel type de relation avez-vous avec lui ?

On a une relation très proche. On arrive très bien à dissocier notre relation d’amis à celle joueurentr­aîneur. Ça fait dix ans que je le connais. Quand il était à l’apogée de sa carrière, j’étais tout jeune et j’allais m’entraîner à buter avec lui. Ensuite, il est revenu de son passage à Brive et Dax pour finir sa carrière à Aurillac (en ). C’est le moment où je commençais à faire des matchs en première. Du coup, j’ai joué deux ans avec lui. Maintenant qu’il est entraîneur, on conserve une relation forte hors du terrain mais sur le terrain, ça reste mon entraîneur.

Le considérez-vous comme votre mentor ? Oui, complèteme­nt. Outre le jeu au pied, il m’a fait progresser dans mon approche du jeu. Techniquem­ent, il m’a fait énormément travailler les passes, la vision. Il est un mentor et un repère car il a une ligne directrice qui est bonne à suivre.

Y a-t-il un joueur de rugby qui vous a donné envie d’être profession­nel ?

À l’échelle internatio­nale, Jonny Wilkinson pour sa régularité et sa capacité à revenir de loin, son mental et son talent. À l’échelon inférieur, je dirais Maxime Petitijean car je le suis depuis tout petit. Il a fait les grandes années d’Aurillac. C’est quelqu’un que j’idolâtrais.

Plus jeune, aviez-vous déjà des dispositio­ns pour le jeu au pied ? J’adore taper dans un ballon depuis je suis minot ! Je prenais un sac de ballons et j’allais chez mes parents pour taper. Même sous la pluie, j’adorais ça. Petit, j’avais un bon coup de pied pour les tirs au but mais j’ai énormément travaillé le jeu au pied courant. Même si aujourd’hui ça fait partie de mon bagage technique, je continue de travailler énormément pour conserver cette qualité. Je considère que je ne peux pas être défaillant dans ce registre-là.

Le jeu au pied est-il votre principal point fort ?

Je m’en sers pas mal sur le tir au but que j’affectionn­e particuliè­rement. Après, dans le jeu courant, j’ai joué à l’arrière mais aussi au centre car on avait un ouvreur gaucher, pour avoir les deux options.

Quel est vôtre poste préféré ?

Je n’en ai pas. J’ai quasiment disputé cent matchs en quatre ans et j’ai envie de continuer, j’ai très faim de jeu. L’an dernier, j’ai beaucoup joué en  mais j’aime aussi le rôle de centre. Il y a de l’animation, des duels, c’est un poste très complet. Après, je suis à l’aise sous les ballons aériens ce qui fait que j’ai réalisé deux saisons pleines à l’aile. On peut m’utiliser dans plusieurs rôles, après je ne saurai pas dire dans lequel je suis le meilleur.

‘‘ J’ai  ans, c’était le moment ou jamais. ”

‘‘ Iln’yapas meilleur endroit pour jouer au rugby.”

Qu’en dit le staff technique ?

Toulon m’a pris pour couvrir le poste d’arrière tout en ayant cette capacité de polyvalenc­e.

Vous ferez forcément moins de feuilles de match cette saison dans un club du Top  qui joue le haut de tableau. Vous êtes-vous préparé à ça ? Non, je n’y pense pas

forcément. Je vais essayer de répondre un maximum présent quand on va faire appel à moi. Il y a toujours des blessures et beaucoup de joueurs internatio­naux. Je sais que j’aurai plusieurs chances. À moi de les saisir, d’être bon. Après, ça peut aller très vite. Il faut avoir de l’ambition. J’ai envie de joueur le plus possible et de faire gagner l’équipe. On sort d’une saison compliquée et même si je suis nouveau, j’ai envie que l’on réussisse.

Est-ce que le profil de Patrice Collazo, connu pour amener des jeunes joueurs au plus haut niveau, vous a séduit ? Complèteme­nt. Il me l’a clairement dit l’an dernier. Tout au long de sa carrière, il est allé chercher des joueurs dans les divisions inférieure­s et ça s’est plutôt bien passé à chaque fois. J’ai trouvé gratifiant qu’il me montre son intérêt, avec Laurent. J’ai envie de leur rendre cette confiance et leur prouver qu’ils ne sont pas trompés.

Quelle image aviez-vous de Toulon ? Celle d’un club historique qui gagne, pour lequel il y a énormément d’attente et de ferveur. Beaucoup de voitures ont des écussons du RCT, on voit des drapeaux aux fenêtres alors que la saison n’a pas réattaqué. Des dizaines de supporters viennent assister aux entraîneme­nts alors qu’il fait  degrés. On voit que c’est un club de passionnés. Il me tarde de jouer à Mayol. Il va y avoir beaucoup d’attente cette saison et si on fait le boulot, je pense qu’il n’y a pas meilleur endroit pour jouer au rugby.

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 ?? (Photo Frank Muller) ?? Thomas Salles est un grand passionné de sports, de tennis et de football en particulie­r.
(Photo Frank Muller) Thomas Salles est un grand passionné de sports, de tennis et de football en particulie­r.
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