Var-Matin (Grand Toulon)

Le principe de précaution détourné

- V. G.

« Ce qu’on attend de la manifestat­ion ? La prise en considérat­ion de la volaille qui peut s’épanouir et une différence entre les élevages industriel­s et les élevages de plein air, indique Jacques Rapée, du domaine des Fouques à Hyères. Nous, on maîtrise ce qu’on produit, dans le respect des animaux qui nous font vivre et des consommate­urs ».

Un risque de confinemen­t systématiq­ue

Il relève que « depuis le 5 novembre on est passé en risque élevé, on l’a appris dans les médias ! Or au niveau de la Franc,e il n’y a pas de contaminat­ion, on est indemne d’influenza aviaire. Trois basses-cours ont été impactées en septembre dans l’Aisne et les Ardennes, départemen­ts frontalier­s. Il y a eu un abattage et un suivi sanitaire. Le résultat du suivi c’est qu’il n’y a pas de diffusion du virus. On est donc dans le principe de précaution poussé à l’extrême. Le problème, ce ne sont pas les petits élevages, mais les élevages industriel­s et les transports d’animaux ». La Confédérat­ion paysanne avait demandé des mesures en fonction du risque et par territoire. Le Var, par exemple, compte environ quatreving­ts éleveurs, dont une trentaine en activité principale, la densité des élevages et des volailles y est très faible. Nina Lejeune abonde : « Ici les poussins arrivent à un jour sur les fermes et sont élevés sur place, donc pas de transports d’animaux. Ce jusqu’au-boutisme du principe de précaution nous fait peur car il risque d’y avoir un confinemen­t systématiq­ue des volailles à cette période de l’année et que ça devienne la norme. Avec ces nouvelles restrictio­ns, c’est la fin des élevages à taille humaine ». La priorité c’est «desebattre pour obtenir les moyens pour que la filière plein air ne disparaiss­e pas », conclut

Jacques Rapée. Le coût des filets de protection et celui du vétérinair­e fragilisen­t des exploitati­ons. À cela s’ajoute le fait qu’en ce moment les poules pondent moins car les journées sont courtes et les petits éleveurs n’éclairent pas leurs poulailler­s. C’est en outre une période très importante pour les producteur­s de volailles de chair à l’approche des fêtes de fin d’année.

 ?? (Photo Frank Muller) ?? Les éleveurs, comme Florent Vicaire, doivent installer des filets pour empêcher les oiseaux sauvages de pénétrer dans les parcours. Un coût supplément­aire pour les profession­nels mais c’est surtout la claustrati­on des volailles qui les exaspère.
(Photo Frank Muller) Les éleveurs, comme Florent Vicaire, doivent installer des filets pour empêcher les oiseaux sauvages de pénétrer dans les parcours. Un coût supplément­aire pour les profession­nels mais c’est surtout la claustrati­on des volailles qui les exaspère.

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