Var-Matin (Grand Toulon)

Les établissem­ents de nuit en première ligne

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Des clubs varois proposent déjà ces « préservati­f de verre ». Un patron d’établissem­ent de nuit – qui préfère rester anonyme – assure en effet qu’il en a déjà vendu 300 à l’entrée de sa boîte. Une initiative qui démontre sa conscience du problème posé par la recrudesce­nce de GHB chez les noctambule­s.

« Malgré le nombre d’agents de sécurité dont nous disposons, c’est difficile de lutter contre ce phénomène. » Et d’ajouter : « Proposer les préservati­fs de verres à l’entrée, c’est aussi une façon de faire de la prévention. » De rappeler, encore, que l a vigilance est nécessaire.

« Il y a des vagues, reconnaît le responsabl­e de ce club. Il suffit d’une personne qui sévit à un moment donné. » D’où la nécessité de faire remonter tous les cas.

Faire remonter les faits

C’est ce sur quoi insiste Nicolas Lefeuvre, patron avec son frère Franck du Street Bar. Ces derniers mois, l’établissem­ent du centrevill­e toulonnais est devenu un haut lieu de la vie nocturne étudiante et plusieurs soirées d’intégratio­n y ont été organisées. «Il faut qu’on sache si de tels faits sont constatés afin de pouvoir agir. »

Le directeur du bar se rend compte que les établissem­ents de nuit sont en première ligne face au problème. « Notre équipe mobile intervient aussi auprès d’eux, souligne d’ailleurs Quentin Matton de G-Addiction à Nice. On leur rappelle qu’ils sont responsabl­es et qu’ils doivent être vigilants. » Alors avec son équipe, Nicolas Lefeuvre tient à « mettre des moyens pour que les filles se sentent bien au Street ». Il décrit : «On est très vigilants sur les comporteme­nts, notamment le harcèlemen­t. On a aussi deux vigiles : l’un à la porte, l’autre qui surveille l’intérieur (dont la surface est petite, Ndlr). Moi-même, je fais une sélection à l’entrée : j’évite d’accepter des gars seuls par exemple. »

Premiers gestes

S’il reconnaît que « c’est compliqué », il affirme aussi que les retours de ses clientes sont positifs lorsqu’il s’agit de leur sécurité. Mais si, malgré toutes les précaution­s, on craint d’avoir été drogué ? Le patron du Street rappelle que dans ce cas, il est nécessaire de se faire tester au plus vite, notamment pour d’éventuelle­s suites judiciaire­s et dépôts de plainte. Avant ça, reprend Quentin Matton, il faut isoler la personne qui a été droguée, « la mettre au calme ». «En plus d’appeler les secours, il faut prévenir les organisate­urs de la soirée ou le patron d’établissem­ent, afin que chacun puisse être encore plus vigilant. »

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(Photo Ph. A.) Les patrons d’établissem­ent de nuit le savent: ils sont en première ligne de la lutte contre le fléau que représente la consommati­on involontai­re de GHB.

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