Jugé pour un coup de couteau au Pradet, un septuagénaire plaide la légitime défense
Un homme âgé de 77 ans est poursuivi pour des « violences avec usage d’une arme » après avoir blessé un homme âgé de 20 ans, dans la nuit du 13 au 14 août 2020 au Pradet. Son avocat Me Julien Besset plaide la légitime défense. Selon les éléments de l’enquête, le septuagénaire avait été abordé, vers 3 h 30, par deux jeunes hommes, alors en vacances dans le Var, sur la piste cyclable à hauteur du supermarché Casino du Pradet.
« Escorté » jusqu’à la banque
Selon son épouse, le prévenu avait l’habitude de se promener la nuit avant de faire son marché au petit matin dans cette commune de l’agglomération toulonnaise. Ce jour-là, des images de vidéosurveillance ont attesté que le vieil homme s’est rendu au distributeur automatique de billets de La Poste, vers 4 heures, dans le centre-ville, encadré par les deux jeunes gens – déjà condamnés par le passé pour des violences.
Le retrait d’espèces a échoué et le promeneur a pris la fuite après avoir donné un coup de couteau à l’un des protagonistes (dix jours d’ITT). L’avocat de la défense soutient que le prévenu – également jugé pour « port sans motif légitime d’une arme blanche » – a été victime de violences (un oeil au beurre noir a été constaté par un médecin), de menaces et d’une tentative d’extorsion. Une plainte a été déposée. Lors d’une confrontation, la victime du coup de couteau a reconnu avoir consommé pas mal d’alcool cette nuit-là, et avoir dit au septuagénaire, « pour rigoler », que lui et son acolyte faisaient partie de « la mafia russe ».
Une riposte « proportionnée » ?
« Effrayé, [mon client] s’est dirigé vers le distributeur de son agence bancaire pour retirer et leur donner 50 euros », avance Me Julien Besset. Après l’échec de l’opération, l’un des individus « s’est énervé et l’a menacé de le tuer… »
Et de plaider « l’existence d’une contrainte morale ayant contribué à l’infraction » et la « légitime défense », deux motifs d’irresponsabilité pénale.
« Si les deux hommes ne s’en étaient pas pris à lui, il n’aurait jamais commis le délit de violences aggravées. Seules la peur et l’impossibilité de fuir ou d’utiliser la force physique pour se dégager l’ont conduit à sortir le couteau de sa poche », estime Me Julien Besset.
Cette riposte était-elle « nécessaire et proportionnée » comme le prévoit la loi sur la légitime défense ? Le tribunal rendra sa décision le 23 novembre.