Var-Matin (Grand Toulon)

À la Cop26, les pays riches appelés à sortir le chéquier

L’aide aux pays en voie de développem­ent est l’un des deux points clefs du sommet. Les besoins estimés sont gigantesqu­es.

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Le Premier ministre britanniqu­e Boris Johnson a appelé hier les pays riches à « mettre l’argent sur la table » pour arracher un accord à la Cop26, alors que d’âpres tractation­s se poursuivai­ent sur l’aide aux pays pauvres et les énergies fossiles.

Tôt dans la matinée, la présidence britanniqu­e de cette conférence sur le climat a publié un nouveau projet de déclaratio­n finale, mais la session plénière de l’après-midi a mis en lumière les divergence­s toujours importante­s parmi les quelque 200 pays signataire­s de l’accord de Paris en 2016.

Un des points les plus disputés : l’enveloppe financière pour aider les pays les plus pauvres – qui sont les moins responsabl­es du changement climatique, mais en première ligne face à ses impacts – à réduire leurs émissions et à se préparer à affronter tempêtes, canicules et sécheresse­s. « Il faut mettre l’argent sur la table pour [les] aider à faire les changement­s nécessaire­s [...] C’est ce qui doit se passer dans les heures qui viennent », a insisté Boris Johnson hier après-midi.

750 à 1 300 milliards de dollars par an

En 2009, les pays du Nord avaient promis de porter à partir de 2020 leur « aide climat » au Sud à 100 milliards par an. Mais la promesse n’est toujours pas tenue, ce qui nourrit le ressentime­nt et le sentiment de trahison de ces pays, qui plus est dans un contexte de crise sanitaire qui ajoute à leur fardeau. Le projet de déclaratio­n dévoilé hier appelle les pays riches à remplir, et même aller au-delà de, leur promesse non tenue. Et à doubler d’ici à 2025 l’aide spécifique­ment consacrée à l’adaptation aux effets du changement climatique, alors que c’est le financemen­t des réductions d’émissions qui capte 75 % du total. Toutes enveloppes confondues, l’addition estimée s’élève à pas moins de… 750 milliards à 1 300 milliards de dollars par an. Autre question brûlante au coeur des négociatio­ns (qui devaient officielle­ment se terminer à 19 heures hier soir, mais qui, sans surprise, jouaient les prolongati­ons) : les énergies fossiles. Le projet de déclaratio­n incluait hier le fait d’arrêter de les financer, une mention soutenue notamment par l’UE et les États-Unis. Sur ce point, la France a par ailleurs annoncé hier rejoindre la coalition de pays s’engageant à mettre un terme d’ici à la fin 2022 au financemen­t à l’étranger de projets d’énergies fossiles sans techniques de capture du carbone.

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(Photo MaxPPP/EPA) Un militant à Glasgow, samedi dernier. Tensions et divisions étaient encore fortes hier, censé être le dernier jour du sommet.

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