À Gonfaron, Notre-Dame du Figuier est à vendre
La propriétaire se sépare à contrecoeur de cette chapelle bâtie au sommet d’une colline dans les Maures, dont les fondations datent du XIe siècle.
Depuis la cuisine et la salle à manger, Luce Berrard, propriétaire de la chapelle Notre-Dame du Figuier, à Gonfaron, savoure la vue qui s’étale à 70 kilomètres. « Devant on voit les montagnes du Verdon et au fond ce sont les pré-alpes. C’est tellement joli quand elles sont enneigées. » Pour l’heure, les châtaigniers, qui peuplent 4 hectares sur les 19 que compte la propriété, se sont habillés des couleurs de l’automne. Si elle le pouvait, Luce Berrard ne partirait pas de cet endroit, où elle a créé des chambres d’hôtes. Elle quitte ce lieu attaché à la nature et à son histoire chrétienne pour des raisons personnelles.
Signes extérieurs de chrétienté
Entre 1834 et 1835, la chapelle a été rebâtie sur des fondations datant du XIe siècle. « Un prêtre ermite a vécu ici. D’après ce que je sais, la chapelle a été désacralisée dans les années 1960. Elle n’était ouverte que quelques jours par an pour les processions de Noël, de Pâques, du 15 août... Cette chapelle, je l’aime beaucoup. » L’intérieur transformé en une habitation de 220 mètres carrés a perdu toute référence à l’église. Mais à l’extérieur, plusieurs éléments rappellent ce passé religieux. Une plaque en pierre, déplacée et intégrée au-dessus de la porte d’entrée, est encore gravée d’une inscription en latin, très lisible. « Elle signifie ‘‘Mère des douleurs priez pour nous’’. »
Le bâtiment quant à lui a gardé sa pieuse architecture avec son fronton et ses deux cloches, elles aussi marquées d’une inscription en latin.
Se rapprocher du ciel et de Dieu, explique sans doute pourquoi cette chapelle a été construite au sommet de cette colline, au coeur des Maures. Les fidèles y montaient à pied. Aujourd’hui Luce Berrard parcourt un kilomètre de route forestière pour arriver jusqu’à son portail et retrouver son paradis.
Un bien atypique
Jean-Luc Renaudin, à la tête du cabinet d’affaires Cafac au Luc, spécialisé dans la vente de biens immobiliers atypiques, est chargé de la vente de cette chapelle. Mise à prix : 848 000 euros. Il s’étonne du nombre de visites plus important qu’il y a quelques années quand il avait déjà été chargé de lui trouver un nouveau propriétaire. En fait, une nouvelle propriétaire, qui s’appelle pour quelque temps encore, Luce Berrard.