Le verre à moitié plein
Une fois de plus, les Raphaëloises, qui ont compilé pas moins de sept balles de match, se sont fait peur hier soir (3-2) à domicile face à des Parisiennes émoussées.
C’est un mal récurrent qui terrasse le SaintRaphaël Var volleyball en ce début de saison, à l’approche du moneytime. La main qui tremble. Reconnaissez que, pour des volleyeuses, l’écueil n’est pas commode. Comme un musicien qui perd la mesure, ou un mathématicien qui ne sait plus compter. À l’arrivée, les trous noirs survenus face à Terville-Florange (2-3), Aix-Venelles (3-1), Le Cannet (0-3), Mulhouse (0-3) ou encore Nantes (0-3) sont si violents, si brutaux d’un point à l’autre qu’ils laissent les observateurs dans une totale incrédulité, voire une grande solitude. Les chiffres sont têtus : le club varois, auteur du meilleur début de saison de son histoire, aurait pu compter sur quatre points supplémentaires, bien au chaud dans le haut de tableau.
Au lieu de cela, le SRVVB reste en embuscade, calé dans le peloton des outsiders. Certes, l’équipe de Lynn Benckers a fini par remporter, en toute logique (3-2), son duel face au Stade français, émoussé après son match à rallonge à Cannes mercredi (2-3).
« Notre match référence »
Au vu du contenu, le collectif rouge et noir a clairement perdu un point, dans un nouveau match de plus de deux heures et demie. Vainqueurs après un tie-break à sens unique (4-1, puis 11-4), les Varoises ont même soufflé un grand coup quand le dernier ballon est retombé, sous le regard soulagé de leur entraîneur Alexis Farjaudon (photo ci-dessous). « Je préfère retenir la victoire. Pour moi, c’est notre match référence », embrayait-il peu après l’ultime coup de sifflet. « On a très bien joué ce soir. Même si on a manqué un peu d’agressivité dans le premier set, on a eu une qualité de jeu très, très haute dans les trois suivants. Oui, la machine s’enraye un peu à 24-19 au quatrième, mais ce serait sournois de ma part de dire qu’on a perdu un point ce soir. »
Car oui, les coéquipières de Lynn Blenckers ont compilé six balles de match dans le quatrième set, perdu 28-30 après trente minutes de jeu et une soudaine coupure de courant. Mention spéciale à la centrale rouge et noire Ajla Paradzik, qui s’est alors bien battu mais qui était aussi bien seule.
Et c’est bien le coeur du problème : parfois, le SRVVB se désolidarise, tout le monde se cache et les nerfs craquent trop facilement, alors même que les Varoises ont encore l’avantage au score. C’est ce qui s’est passé dans ce quatrième set qui pouvait laisser redouter le pire.
Une balle de match sauvée
Heureusement, et au prix d’ultimes frayeurs dans le tie-break (une balle de match sauvée), la qualité de jeu et la solidarité sont revenues au meilleur moment (17-15).
« Saint-Cloud/Paris est pour moi, la plus belle surprise du début de saison, malgré le turnover qu’elles ont fait, ça reste une équipe solide et qui fera de belles perfs dans ce championnat, poursuivait le technicien varois, qui a fait valser une chaise de colère à la perte du quatrième set.
Ce soir, il faut se servir uniquement du positif. Il faut s’enlever de la tête la frustration, c’est une réalité, c’est fait, maintenant il faut aller de l’avant. On a su rester calme à Évreux, on a gagné ce soir, on reste sur une belle dynamique et il faut s’appuyer là-dessus pour la suite. »
Ce n’est d’ailleurs pas par câlinothérapie que l’entraîneur a désigné la réceptionneuse Olena LymarevaFlink (25 points) comme meilleure joueuse du match dans une rencontre à enjeu. Après les points perdus un peu plus tôt, Saint-Raphaël n’a plus beaucoup de marge à domicile. Et il va bien falloir remplir ce verre à moitié plein, un jour ou l’autre. Sous peine de subir de nouvelles déconvenues, et de déplorer, en fin de saison, un grand gâchis.