Var-Matin (Grand Toulon)

« Nous avons hâte de renouer avec le public » Gens d’ici

Depuis un an et demi, Hélène de Pena a pris la tête de la maison d’édition Les Presses du Midi. Un métier qu’elle apprend sur le tas mais qu’elle exerce avec passion.

- PROPOS RECUEILLIS PAR AMANDINE ROUSSEL amroussel@nicematin.fr

Des manuscrits empilés sur le bureau qui attendent d’être lus. Une équipe qui s’active dans ses locaux toulonnais. Les Presses du Midi sont une véritable ruche en ce mois de novembre. Il faut dire qu’elles attaquent une période chargée entre la Fête du livre du Var qui se déroule ce week-end et les festivités de Noël qui arrivent à grand pas. Rencontre avec la directrice de cette maison d’édition pas comme les autres.

Comment êtes-vous arrivée à la tête des Presses du Midi ?

C’était une opportunit­é à saisir. Je ne faisais absolument pas partie de ce milieu. Mais c’était une période où je souhaitais me mettre à mon compte. Pourtant, ce n’est pas non plus un hasard. Mon père est édité ici depuis plus de quinze ans !

Vous avez été bien accueillie ?

J’apprends tous les jours. Et surtout, l’équipe est formidable. Il faut le dire. Ils sont extraordin­aires, toujours motivés, enthousias­tes. Je me sens soutenue à 200 %.

Le rachat en juillet 2020 marque donc le début de votre nouvelle vie ?

Tout à fait ! Jusqu’à mes 40 ans, je me suis consacrée à mes enfants. Une fois qu’ils sont devenus plus grands, j’ai décidé de reprendre mes études et j’ai entamé une carrière profession­nelle.

Pourquoi avoir choisi le monde de la littératur­e ? Les livres, c’est avant tout une histoire d’amour depuis que je suis toute petite. J’ai toujours eu un ouvrage sur ma table de chevet. Mes parents sont également de grands lecteurs. Aujourd’hui, la différence pour moi, c’est que je lis surtout des manuscrits !

Vous en recevez beaucoup ?

Au moins trois ou quatre par semaine. Après le confinemen­t, nous avons été très sollicités.

Comment justement avezvous vécu cette période ? C’était, comme pour beaucoup de monde, très compliqué. Certes, nous avons eu pas mal de commandes mais cela n’a pas comblé le manque à gagner de l’annulation de tous les événements. Les dédicaces, les salons… Cela crée une dynamique. Les auteurs, les lecteurs, tout le monde est frustré.

La Fête du livre du Var, qui se déroule vendredi, samedi et dimanche, est d’autant plus importante cette année ? Effectivem­ent ! C’est l’effervesce­nce. On a hâte de retrouver ce lien avec le public. Sur notre stand, nous allons mettre en avant nos auteurs locaux. Notre maison d’édition est avant tout toulonnais­e, varoise.

Ce n’est d’ailleurs pas sa seule spécificit­é…

Mon prédécesse­ur a eu cette idée de génie de tout faire ici, de ne rien externalis­er. De ce fait, nous maîtrisons l’ensemble de la chaîne. Nous faisons ici les correction­s, la mise en page mais aussi l’impression.

Vous semblez également très proche de vos auteurs ?

C’est un point essentiel pour moi. Je tiens à cette proximité, à ce dialogue permanent. Ils sont partie prenante. Le livre doit leur plaire à eux avant tout.

Quel est le processus pour quelqu’un qui voudrait être publié ?

La première étape, c’est de nous envoyer un manuscrit. On envoie une réponse, même si le délai est parfois long. Ensuite, on rencontre l’auteur, on discute du potentiel du livre. Je fais des contrats pour un seul ouvrage, mais je leur explique que je veux construire une relation sur la durée. Un lectorat se construit petit à petit. C’est quelque chose qu’il faut avoir en tête.

Combien d’auteurs y a-t-il aux Presses du midi ?

Il y en a énormément ! Mais je dirais une centaine d’actifs. Nous sommes une maison d’édition généralist­e, nous faisons donc un peu de tout. Du roman, du polar, des essais, des livres de cuisine, de botanique… Ce large panel me plaît.

Comment définiriez-vous la patte que vous avez apportée à votre arrivée ? Je pense avoir apporté cette proximité avec les auteurs. Cela fait partie de mon caractère. Je crois que je ne pourrais pas faire autrement. Nous avons également lancé une BD, c’est une première. Elle s’appelle Pivoine. C’est une tentative, on va voir si ça marche. Côté projets, j’aimerais qu’on fasse plus de « beaux » livres... Autre chose qui me tient à coeur, c’est d’organiser plus de rencontres.

‘‘ Les livres, c’est avant tout une histoire d’amour’’

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Hélène de Pena

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