Débat LR, acte II : le grand jeu des différences
Faire valoir sa différence tout en évitant de s’écharper : l’exercice du débat est décidément compliqué pour les prétendants à l’investiture des Républicains pour la présidentielle qui seront départagés par les militants lors du congrès du parti, le 4 décembre. Pour le deuxième des quatre rendez-vous télévisés prévus d’ici-là, celui d’hier soir sur BFMTV-RMC s’est montré plus dynamique et un peu moins consensuel que le premier, six jours plus tôt sur LCI.
Sur Zemmour, Ciotti seul contre tous
Valérie Pécresse, Michel Barnier, Xavier Bertrand, Éric Ciotti et Philippe Juvin ont d’abord longuement développé leur programme sur l’immigration. « Sentiment de ne plus être en France dans certaines villes », pour Michel Barnier, « frontières passoires » pour Valérie Pécresse : l’occasion d’une course à l’échalote destinée à démonter que la droite n’entend pas laisser le champ libre à Marine Le Pen et Éric Zemmour sur ce sujet sensible, y compris sur le lien entre flux migratoires et terrorisme.
À l’issue d’une heure et quart de débat, un point de fracture a tout de même fini par surgir. Pressé de questions sur la présence controversée d’Éric Zemmour devant le Bataclan samedi et ses accusations à l’encontre de François Hollande, Éric Ciotti a refusé «dejugeretde faire des procès d’intention » . Une position fortement en contradiction avec les autres candidats. «Dignité et respect ne sont pas deux notions qui habitent M. Zemmour » ,a fustigé Xavier Bertrand. Michel Barnier a dénoncé « une provocation ». De son côté, Valérie Pécresse a précisé qu’il n’était pas envisageable pour elle « de travailler avec quelqu’un qui a une vision de la femme comme d’un être inférieur ». La première vraie différence entre les cinq prétendants.