Un géant sous le rocher
Mais que fabrique donc Babacar Niang en Prénationale ? Cette question, le pivot de La Garde l’a souvent entendue depuis le début de la saison. Et l’ancien du HTV y répond sans détour.
Il a connu le centre de formation du Mans. Puis, les joies d’une carrière en Pro B (HTV, Évreux, Nantes), malheureusement brisée par des blessures à répétition. Relancé par Hyères-Toulon en Nationale 2, Babacar Niang a finalement pris tout le monde à contre-pied cet été en rejoignant... le BC La Garde, pensionnaire de Prénationale (la 6e division).
➠ Un « choix fou »
« Vu mon CV, ça choque », sourit le pivot de 2,08 m, âgé de 30 ans. Mais quand le HTV lui annonce la fin de leur collaboration, il doit se poser les bonnes questions. « J’ai eu des contacts en N1, à Rueil ou Cergy, et en N2, au Smuc. Ce n’était pas dans mes projets de jouer en Prénationale tout de suite, mais j’ai fait le choix fou de La Garde. » Où il s’est engagé pour cinq ans ! Au départ, une simple blague, lancée par le coach du club, Michael Ksaz, qui est aussi son ami et surtout son associé (1). « La Garde me permettait de développer mon entreprise tout en évoluant à un niveau correct. C’est une décision réfléchie, continue Niang, installé à Hyères. J’ai beaucoup bougé dans ma carrière et on est bien ici. »
➠ La terreur de la division
Forcément, Babacar Niang est l’attraction du plus haut niveau régional. Depuis le début de saison, coupe et championnat confondus, le poste 5 cumule plus de 30 pts, 14 rebonds et 3,5 passes décisives en 35 minutes de moyenne.
« Je m’éclate dans cette équipe, où l’ambiance est saine. Ça fait même longtemps que je n’avais pas pris autant de plaisir. Certes, j’ai des grosses stats, mais mes coéquipiers, dont Noami Kali que j’ai connu en Pro B au HTV, font tout pour que je cartonne. L’équipe tourne autour de moi. »
Revers évident de la médaille : ses adversaires le ciblent. «Dans ce championnat, c’est incroyable le nombre de coups que je prends. À chaque fois que j’ai le ballon, je me fais découper...
Ce sont les joies de la Prénationale ! Des fois, les mecs viennent à deux ou trois sur moi, mais ça ne m’empêche pas de scorer (38 pts contre Fréjus, par exemple). Je dois m’adapter quand je suis ciblé, mais c’est bien, ça veut dire qu’on me craint ! » Avec Niang, les Gardéens affichent haut et fort leurs ambitions d’accession en N3, mais la concurrence s’annonce rude avec Sanary, Fréjus et surtout La Londe, le leader, qui les a battus.
‘‘ C’est incroyable le nombre de coups que je prends. À chaque fois que j’ai le ballon, je me fais découper”
➠ Son départ du HTV : «Jen’airienvuvenir»
Babacar Niang n’a pas vraiment digéré son départ forcé du HTV. Un club qui l’avait relancé en 2019 et où il se voyait bien continuer en N2.
« Je n’ai rien vu venir ! On m’avait fait comprendre qu’on comptait sur moi. Après notre dernier match en octobre 2020, on s’est entraîné jusqu’à fin mai. Et lors des entretiens avec le coach et le manager général, on me dit que je ne corresponds plus au profil. Merci, au revoir. Sans prétention, je pense que je méritais un peu plus de considération. On aurait aussi pu me le dire plus tôt, grince-t-il. Aussi, dès que mon départ a été officiel, j’ai appris que le club voulait en fait me virer depuis longtemps. Les dirigeants ont été lâches. Je ne l’oublierai pas. » Le club n’a pas souhaité réagir à ces propos.
➠ Exploit en coupe ?
Le HTV, Niang pourrait le retrouver au Final Four de la coupe Paca. Mais pour cela, lui et le BC La Garde doivent d’abord réaliser un exploit ce soir face au Smuc Marseille (20 h). « C’est un beau rendez-vous pour nous. On part avec +14 pts (compensation des deux divisions d’écart, Ndlr), donc j’y crois ! Il faudra être prêt défensivement et limiter la marge d’erreur. »
1. Niang a fondé l’entreprise « The Babs Workout », qui propose
notamment du coaching sportif pour particuliers dans le Var. Il s’est associé à Michael Ksaz et, à un joueur de La Garde, Enzo Gergaud. L’un des parrains se nomme Nianta Diarra (Cholet, ex-HTV). « On prépare son contrat à La Garde pour dans trois ou quatre ans ! »