Alpes du Sud innovent Le boom des sports et loisirs nordiques
Si l’hiver 2019-2020, reste de triste mémoire, il a cependant ouvert des brèches dans les esprits et dans la pratique de la montagne. En effet, la fermeture des remontées mécaniques a obligé les stations et les touristes à se tourner vers des activités plus près de la nature, et plus respectueuses de l’environnement. Les sports et loisirs nordiques, non motorisés, ont désormais leurs adeptes, de plus en plus nombreux, notamment dans le ski de randonnée, le ski de fond, les raquettes, le biathlon ou encore le trail blanc.
Le ski de fond fait plus en plus d’adeptes
« Cette année les ventes avant la saison, de forfaits sur le nordique enregistrent des augmentations très élevées. Les stations ont réussi à maintenir pour cet hiver les dispositifs mis en place durant la crise sur d’autres activités que le ski alpin », explique Yvan Chaix, co-pilote du dispositif Alpes du Sud. Le meilleur observateur de cet enthousiasme est le réseau Nordic Alpes du Sud. Selon Julie Rousselle, responsable de la communication, « la prévente des forfaits ski de fond pour cette saison sur tout le massif des Alpes du Sud a fait un bond de 40 % par rapport à l’an dernier, qui était déjà une année record ».
La vague biathlon
Beaucoup de gens se sont lancés dans le ski de fond l’an dernier et ont découvert qu’ils aimaient ça. Mais le plus surprenant est sans doute l’adhésion au biathlon. Il y a certainement un effet Martin Fourcade, quintuple champion du monde, mais il y a aussi les expériences forcées de l’an dernier, à cause de la Covid-19. « La majorité des stations s’est équipée de pas de tirs à dix mètres, explique Julie Rousselle. Ces activités sont encadrées. Même les enfants, dès huit ans, s’y mettent. Ils utilisent des carabines laser de 8 à 12 ans. À partir de 12 ans, ils peuvent pratiquer le tir avec carabine à plomb. » Le trail blanc fait aussi partie des sports en vogue. À tel point que les coureurs à pied bénéficient d’itinéraires spécifiques et adaptés. Certains domaines, ont développé le ski de randonnée. Les skis sont équipés de peaux de phoques – aujourd’hui synthétiques – qui permettent de monter vers des points de vue en dehors des pistes mais de manière sécurisée, puis de faire une descente. Les itinéraires sont balisés mais pas damnés. Mieux vaut être sportif pour se lancer !
La montagne zen
Les touristes souhaitent de plus en plus profiter de la nature d’une manière plus responsable. Ils privilégient l’aspect bien-être, par exemple avec des cours de yoga dans la neige ou un spa en pleine forêt, auquel on accède après une marche. Le calme fait partie de la demande. Alors les stations innovent en se disant aussi qu’avec ces activités elles feront face aux pires situations imposées par la crise sanitaire, le changement climatique car les activités nordiques ce n’est pas qu’avec de la neige, mais aussi par les nouvelles tendances écoresponsables comme le fat bike, la trottinette et le vélo électriques, le traîneau et bien d’autres encore. Julie Rousselle n’a qu’un souhait : que les sports et loisirs nordiques se développent. Trois stations des Alpes-Maritimes viennent de rejoindre le réseau Nordic : Gréolières-les-Neiges, Le Boréon et Beuil-Valberg. Cela promet de plus en plus d’offres nouvelles. Et cela fera du bien aux stations. Selon une étude Nordic France 2020-2021, 1 euro dépensé en forfait ski de fond c’est 14,80 euros de dépenses locales directes, indirectes et induites.