Var-Matin (Grand Toulon)

Qui sont les nouveaux visages de Jazz à Juan ?

Prenant la relève du regretté Jean-René Palacio, ce trio de profession­nels du secteur oeuvre pour construire la suite du festival. Les premiers noms de la 61e édition seront bientôt dévoilés.

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Même si l’on parle de jazz, pas question de donner dans l’impro. Il faut dire que Jean-Noël Ginibre, Reno Di Matteo et Pascal Pilorget connaissen­t la musique. En reprenant le volet artistique du festival mythique dans la région Jazz à Juan, ces profession­nels du secteur savent exactement dans quel axe oeuvrer : « La continuité. »

Et pour cause, tous trois respectent le travail mené par Jean-René Palacio, leur regretté confrère et ami qui, durant dix ans, a insufflé son âme à l’événement. « Nos profils sont différents et complément­aires », souligne le trio qui mise sur la formule : « Trois cerveaux valent mieux qu’un ! » Un nombre impair permettant de trancher rapidement lorsqu’un choix se présente.

Des soirées pour la jeune génération

Et justement, pour quelle vision se sont-ils accordés ? «Onneva pas créer une révolution du jour au lendemain, rassure le fondateur de Loop Production­s rejoint par ses acolytes. On ne peut pas faire l’impasse sur les piliers du jazz, qui se raréfient. »

En témoigne la récente disparitio­n du pianiste Chick Corea. Une légende qui inspire la jeune génération. Celle qui, justement, va également trouver une place sur le plateau de la Pinède-Gould. « Nous souhaitons également proposer des découverte­s. »

En résumé : rester fidèle aux attentes des habitués et construire le public de demain. « Nous réfléchiss­ons à une ou deux soirées tournées vers la jeune génération avec un tarif plus adapté. » Une porte ouverte aux néophytes pour démystifie­r le jazz comme l’indique le créateur de GiantSteps : «Ilya certains artistes qui cartonnent sur les plateforme­s numériques comme Spotify et qui n’ont encore jamais foulé une scène. On s’intéresse également à ces profils. » Trouver la relève. Sur scène. Et devant elle.

« Black Eyed Peas dans la pinède, c’est non »

Un challenge qui doit se relever sur la durée et avec des acteurs locaux, comme le soulève le boss d’Anteprima… Puisqu’un pont entre Les Nuits Carrées d’Antibes de Sébastien Hamard et la pinède devrait être à l’ordre du jour. Si à cette heure la programmat­ion s’érige petit à petit, les premiers noms ne vont pas tarder à tomber : « Dans les premiers jours de décembre, vous saurez qui sera présent pour clore le festival les 16, 17 et 18 juillet. » Devant débuter le 6 juillet 2022, la 61e édition garde la même période historique… Tout comme le Nice Jazz Festival – qui prendra place du 15 au 19 juillet. Pour ne pas changer, les rendez-vous vont se chevaucher. N’y a-t-il pas une autre possibilit­é ? « Nous sommes en lien avec l’équipe de Nice. Le but est de travailler en bonne intelligen­ce. Certes, sur certaines soirées des spectateur­s devront faire des choix. Les calendrier­s dépendent également des artistes, de leur tournée. Mais nous ne sommes pas positionné­s sur la même esthétique. Black Eyed Peas dans la pinède, ce n’est même pas une option. »

Pas question de s’inscrire dans la fracture. La colonne vertébrale du festival demeure. Tout comme son aura pour le public étranger : les enjeux du festival sont nombreux. Conscient d’être à la barre d’un vecteur touristiqu­e, le trio compte bien miser sur ce créneau. En proposant notamment des musiciens parfois plus connus à l’étranger que chez nous. Comme un carton d’invitation envoyé directemen­t à nos voisins. Rappelant que le jazz ne peut qu’être un langage universel… 1. À titre indicatif, lors de l’édition 2018, les spectateur­s étrangers ont représenté plus de 20 % du public..

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(Photo DR) Les trois conseiller­s artistique­s créent la continuité du festival.

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