Covid : le variant Omicron déjà bien présent en Europe
L’Italie, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la République tchèque ont annoncé des cas sur leur territoire. Et pas moins de 61 semblent très probables aux Pays-Bas.
Un cas identifié en Italie, au moins deux en Allemagne, deux en Grande-Bretagne… et une soixantaine très probables aux Pays-Bas : à peine 24 heures après l’annonce d’un cas en Belgique, l’inquiétude a bondi d’un cran hier en Europe, au rythme de la multiplication des signalements du nouveau variant Omicron.
Un cas en Italie
En Italie, il s’agit d’un homme de la région de Naples revenu du Mozambique, a annoncé l’Institut supérieur de la santé (ISS), qui dépend du gouvernement italien. « Les séquençages des échantillons prélevés sur les membres de sa famille s’étant révélés positifs et résidant en Campanie ont déjà été programmés », a indiqué ce dernier.
L’Italie a interdit vendredi l’entrée de son territoire à toute personne ayant séjourné en Afrique australe au cours des 14 derniers jours. En outre, tous les vols en provenance de cette région sont interdits. Le gouvernement a également exigé que les personnes ayant séjourné en Afrique australe au cours des 14 derniers jours mais se trouvant déjà sur le territoire italien le communiquent immédiatement aux autorités sanitaires, subissent un test moléculaire, se placent en confinement durant 10 jours et subissent un nouveau test à l’issue de ce délai.
Plusieurs autres cas en Europe
« Deux cas de Covid-19 comprenant des mutations compatibles avec B.1.1.529 ont été identifiés au Royaume-Uni », a annoncé de son côté le ministère britannique de la Santé, précisant que ces deux cas étaient liés et avaient été identifiés après « un voyage en Afrique australe ». Le Premier ministre Boris Johnson a aussitôt durci les mesures d’entrée dans le pays. Toute personne entrant au Royaume-Uni devra désormais passer un test PCR au maximum deux jours après son arrivée et s’isoler jusqu’à ce qu’elle ait le résultat. Jusqu’ici, seul un test antigénique était demandé deux jours après l’arrivée des voyageurs internationaux, et aucun isolement jusqu’aux résultats.
L’Allemagne a, elle, annoncé un cas suspect en cours d’analyse – un passager arrivé à l’aéroport de Francfort en provenance d’Afrique du Sud – avant d’en confirmer deux par ailleurs, chez des personnes là aussi en provenance d’Afrique du Sud, mais revenus via l’aéroport de Munich. En République tchèque, il s’agit d’une femme vaccinée s’étant rendue en
Namibie avant de regagner la République tchèque via l’Afrique du Sud et Dubaï.
Enfin, aux Pays-Bas, ce sont pas moins de 61 passagers de deux vols arrivés vendredi à Amsterdam en provenance de Johannesburg qui ont été testés positifs à la Covid-19 et placés en quarantaine. Hier soir, on ignorait toutefois s’ils avaient été contaminés par le variant Omicron ou l’un de ses prédécesseurs.
Cette multiplication rapide d’annonces hier, après un premier cas détecté en Belgique la veille chez une jeune femme arrivée d’Égypte via la Turquie (1), témoigne de la mobilisation immédiate des autorités sanitaires, à la hauteur des inquiétudes que la situation engendre.
Des craintes dans le monde entier
L’agence de santé de l’Union européenne les avait déjà nourries vendredi, en soulignant que ce nouveau variant B.1.1.529 représentait un risque « élevé à très élevé » pour l’Europe. Ces fortes craintes se justifient par le fait que les données préliminaires sur ce variant, d’une part, posent la question de l’efficacité ou non des vaccins actuels à son encontre ; et, d’autre part, suggèrent qu’il présente « un risque accru de réinfection » par rapport aux autres variants dont le Delta, dominant et déjà très contagieux.
D’où la réaction immédiate dans le monde entier. Sur tous les continents, des pays se ferment à l’Afrique australe. Les restrictions de voyage, outre l’Afrique du Sud, concernent le Botswana, le Zimbabwe, la Namibie, le Lesotho, l’Eswatini, le Mozambique et dans certains cas le Malawi.
La France prévoit un isolement renforcé
En France, où aucun cas n’avait encore été annoncé hier soir, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a commencé à prendre les devants. « Toute personne contact à risque d’un cas possible ou d’un cas confirmé du variant B1.1.529, indépendamment de son statut vaccinal, doit être considérée comme “contact à risque élevé” et doit ainsi être placée en quarantaine », selon le texte envoyé aux établissements et professionnels de santé. Jusque-là, si une personne était cas contact d’une personne infectée au coronavirus, elle ne devait s’isoler sept jours que si elle n’est pas vaccinée ou que son schéma vaccinal est incomplet ou qu’elle est immunodéprimée, selon l’Assurance-maladie. 1. En dehors de l’Europe, un cas a été signalé à Hong Kong, un en Israël sur une personne revenue du Malawi, et un autre au Botswana.