Enfin au niveau !
Il aura fallu attendre les premiers frimas de l’automne pour voir des Toulonnais chauds bouillants. Coupables jusque-là de tant de matchs non aboutis, de gros trous d’air, d’atermoiements offensifs, de boulettes défensives, de mains moites et de genoux qui tremblent. Hier, lors des vingt premières minutes, il restait quelques réminiscences dans les attitudes des joueurs : hésitations malvenues ou transmissions hasardeuses, comme ces deux passes de Paia’aua et Hériteau pour l’arbitre de touche.
Du rugby solidaire
Mais à l’image de la résilience à venir des deux centres, l’équipe a su se mettre au diapason dans l’engagement et dans la volonté de jouer ensemble. Hier, on a vu des joueurs s’encourager, se replacer en courant, faire l’effort pour rattraper la bévue d’un camarade, ne pas faire le mètre de trop pour ne pas se couper du soutien. Du rugby solidaire, en somme. Certes, pour la première fois de la saison, le staff a pu aligner son meilleur XV du moment, mais il n’empêche, le groupe a montré de la moelle dans le sillage d’avants énervés (Gigashvili, Alainu’Uese, Isa), d’un Baptiste Serin à la baguette retrouvée, d’un intenable Gabin Villière ou d’un Aymeric Luc virevoltant.
Au final, la copie rendue est celle d’un match patiemment construit, comme le confirme le pilier Florian Fresia : « On a essayé de garder les ballons et de faire un match sérieux de la première à la dernière minute. Si on ne faisait pas un match sérieux, de toute façon, ça ne passait pas ce soir (hier). On s’est accroché jusqu’au bout et le résultat est là. » Si on donne un coup d’oeil dans le rétroviseur, le RCT a franchi hier soir un énorme palier. D’un coup, sans oublier de bien s’oxygéner. Il aura donc fallu attendre la 11e journée pour voir les Toulonnais évoluer au niveau des meilleurs. Enfin ! Pourquoi et comment ? Florian Fresia se risque à y répondre:« La période de vacances a fait du bien. Elle a permis de se ressourcer car on avait beaucoup tiré depuis le début de saison. On est reparti sur un nouveau plan de jeu, un peu différent, et le travail fourni à l’entraînement paye le week-end. Le retour des internationaux a aussi faut du bien. Le niveau des entraînements est meilleur et ça se voit sur le terrain. »
On voit surtout qu’avec cet état d’esprit et cette consistance, l’équipe peut encore rêver à la qualification, et ce n’est pas le moindre des enseignements de la soirée.