Var-Matin (Grand Toulon)

À la recherche de la fontaine des halles

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Lorsque les halles de Toulon ont rouvert leurs portes, Marcel Rufo s’y est précipité. Pas forcément pour manger, dans un premier temps. Mais pour retrouver la fontaine qui trônait à l’entrée, en haut des marches, lorsqu’il était enfant. Et dans laquelle il se baignait, ce qui lui valait de se faire tirer les oreilles. Mais pas la moindre trace de ce monument dans le bâtiment actuel.

Voilà donc Marcel Rufo parti à sa recherche à travers la basse ville. Des sources bien informées auraient aperçu la structure place Louis-Blanc. En descendant le cours Lafayette, on croise Thierry, qui connaît bien le quartier. Et croit savoir où elle se trouve.

« J’aurais dû l’acheter. Pour vivre avec »

À l’angle de la rue de la Fraternité et de l’église Saint-François-de-Paule, il y en a bien une. Mais Marcel Rufo est formel : « Ce n’est pas celle-là. » La déception n’est pas feinte. Mais Thierry a une deuxième idée. Et désigne une statue à quelques mètres de là, à peine dissimulée par un stand de chapeaux. Posée devant l’office de tourisme. Le visage de l’homme s’éclaire : « C’est elle ! »

Il se rue dans sa direction et, s’adressant directemen­t à elle : « Je suis content comme tout de te retrouver ! » Il la touche. N’est pas loin de la serrer dans ses bras.

Se retourne : « Honnêtemen­t, elle est fabuleuse ! Que je suis heureux qu’elle soit là. Regardez les visages des naïades. Ils sont tous différents ! Celle-là a un visage plus marqué, celle-ci est plus douce. Et les fibules ! Et regardez, là, le trident de Neptune et les dauphins. Magnifique ! »

Elle n’est plus en eau, mais reste globalemen­t très bien conservée. « À l’époque, aux halles, il y avait un toit et une petite barrière, se souvient-il. Et des poissons rouges dans la fontaine. » Il recule d’un pas. Estime qu’« il faudrait la mettre davantage en valeur ». Puis, pour lui-même : « J’aurais dû l’acheter. Pour vivre avec. »

Et puisque ce n’est pas possible, Marcel Rufo compte bien obtenir qu’elle retrouve sa place d’antan. Celle qu’elle mérite, à l’entrée des halles. « Je vais en parler à Hubert Falco. »

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Marcel Rufo espère que les naïades de son enfance retrouvero­nt un jour leur place à l’entrée des nouvelles halles.

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