Var-Matin (Grand Toulon)

Sébastien Lecornu salue un retour « notable » au calme aux Antilles

Le ministre des Outre-mer est arrivé hier aux Antilles, où il se rend d’abord en Guadeloupe puis en Martinique, après plus d’une semaine de violences.

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Cette visite intervient après plus d’une semaine de violences et d’émeutes dans ces îles françaises des Caraïbes au fort taux de chômage, en proie à un mouvement né de la contestati­on contre la vaccinatio­n anti-Covid obligatoir­e pour soignants et pompiers qui s’est étendu à des revendicat­ions politiques et sociales notamment contre la vie chère.

Retour à Paris mercredi

M. Lecornu doit rencontrer aujourd’hui en Guadeloupe « des élus locaux, des acteurs économique­s et des syndicats », comme le lendemain à la Martinique, a indiqué le ministère sans donner plus de précisions, ajoutant que le ministre serait de retour mercredi à Paris.

« Dans les deux territoire­s de Martinique et de Guadeloupe, un retour notable au calme a eu lieu dans la nuit du samedi au dimanche grâce au travail sans relâche des forces de l’ordre », s’est félicitée cette même source.

En Guadeloupe, la préfecture a confirmé que la nuit « n’a pas vu d’incidents ou de heurts survenir ». « Les forces de sécurité ont continué à sécuriser l’ensemble du territoire et de dégager les axes de circulatio­n, notamment en Grande-Terre », a-t-elle ajouté, précisant qu’une interpella­tion avait eu lieu.

« La vie ici est trois fois plus chère qu’en métropole »

En Martinique, des sources policières ont signalé toutefois des barricades « avec des jets de projectile­s dont des cocktails Molotov sur des gendarmes ». Un individu a été arrêté après avoir incendié un véhicule et un autre « pour refus d’obtempérer et non-respect du couvre-feu ». « C’est inacceptab­le qu’on nous oblige à nous faire vacciner. Inacceptab­le ce chantage d’un vaccin contre notre salaire. Je me bats aussi pour ma fille. La vie ici est trois fois plus chère qu’en métropole. Le peuple dit qu’il en a assez », témoigne Cédrick Louiset, sapeur-pompier depuis 27 ans. Sur un barrage depuis près d’une semaine, il déplore les violences et ceux qui tirent sur « nos frères policiers ».

En Guadeloupe comme en Martinique, distante de 120 km, les forces de l’ordre avaient essuyé des tirs par arme à feu les nuits précédente­s.

Activité économique ralentie

Des violences qui ralentisse­nt l’activité économique des îles et dissuadent les nouveaux arrivants de rester. Comme Kim Dubois, photograph­e de 23 ans, installée depuis 4 mois en Guadeloupe. Regardant les poubelles qui s’amoncellen­t à l’entrée de la plage à Petit Havre au Gosier, elle lâche avec regret : « C’est trop galère on va repartir dans un mois ».

Avant de s’envoler pour les Antilles, le ministre a salué un « accord de méthode, signé cette nuit (heure de Paris) entre l’Etat, les élus locaux de Martinique et l’intersyndi­cale, qui permettra l’ouverture de discussion­s sur les principale­s problémati­ques du territoire (santé, prix des carburants, jeunesse, transport...)», a souligné l’entourage du ministre.

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La contestati­on contre l’obligation vaccinale des soignants et des pompiers s’est étendue à des revendicat­ions politiques et sociales.

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