La tension au plus haut dans la crise ukrainienne
Les États-Unis affirment qu’une attaque russe est imminente. Vladimir Poutine s’est à nouveau entretenu hier avec Emmanuel Macron et Joe Biden, sans grandes avancées.
D’abord les États-Unis, puis le Royaume-Uni. Puis le Canada, l’Australie, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, l’Italie, la Norvège, le Japon et Israël : de plus en plus de pays ont enjoint à leurs ressortissants en Ukraine de quitter au plus vite le pays (la France, elle, s’est contentée de déconseiller de s’y rendre), alors que la situation a continué de se dégrader sur le plan diplomatique. Washington comme Moscou ont aussi ordonné hier le retrait de leur personnel non essentiel de leurs ambassades de Kiev. Par ailleurs, la compagnie aérienne KLM a décidé de suspendre les vols vers l’Ukraine jusqu’à nouvel ordre.
« Hystérie » contre « détermination »
En cause : un nouveau palier franchi, depuis vendredi soir, dans l’escalade entre l’Occident et la Russie. Côté américain, on assure désormais qu’une attaque russe est «imminente » – comprendre : une question de jours, tout au plus – et l’on agite la menace de « répercussions sévères et rapides » lorsqu’elle se produira. Côté russe, on dénonce des « spéculations provocatrices » et une « hystérie » ayant « atteint son apogée ». Au milieu, côté français, on réaffirme « la détermination » du camp occidental à réagir en cas d’attaque, et « en même temps », on continue à promouvoir un « dialogue sincère », tout en avertissant qu’il n’est « pas compatible avec une escalade » militaire. Tandis qu’à Kiev, plusieurs milliers de personnes ont défilé hier pour montrer leur unité, en chantant l’hymne national et en scandant : « Gloire à la nation, mort aux ennemis » et «Les Ukrainiens vont résister ».
Sur fond d’importants exercices militaires russes
Bref, la tension n’a jamais été aussi haute dans cette nouvelle crise ukrainienne, qui a débuté en novembre dernier mais a surtout connu un emballement depuis un mois (lire ci-dessous). Une accélération dramatique des événements qui survient après une phase diplomatique intense, mais qui n’a pas permis de désamorcer en profondeur la situation, et alors qu’ont débuté des exercices militaires russes d’ampleur, à la fois au sol en Biélorussie (frontalière de l’Ukraine) et navals en mer Noire.
Hier, les échanges téléphoniques entre les capitales américaine, russe et européennes se sont poursuivis à un rythme effréné, sans pour autant, semble-t-il, réussir à débloquer la situation (lire ci-dessous).