Var-Matin (Grand Toulon)

Le pape François veut faire le ménage dans les séminaires

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Un séisme dans les milieux attachés à la messe en latin. Le 16 juillet 2021, le pape François est revenu sur l’assoupliss­ement des conditions dans lesquelles des messes pouvaient être célébrées selon un rite antérieur à la réforme dite de Vatican II (1965). Un régime dérogatoir­e avait fini par être accordé par JeanPaul II (1988), puis Benoît XVI (2007), pour apaiser les divisions.

Après une période de consultati­ons, le pape actuel a considéré que les effets de ces concession­s s’avéraient contre-productifs, faisant naître l’idée qu’il existerait une « vraie » Église par opposition aux normes de Vatican II. Les « messes en latin » sont désormais drastiquem­ent encadrées. Elles peuvent être autorisées, au cas par cas et selon divers critères, par l’évêque qui doit lui-même obtenir un feu vert du Saint-Siège.

Une formation des prêtres plus encadrée

L’objectif affiché est clairement d’inciter les communauté­s concernées à rentrer dans le rang. Mais aussi d’en tarir les sources. Un motu proprio (décision papale) intitulé Traditioni­s custodes (Gardiens de la tradition) fixe les nouvelles règles. « Les séminarist­es et les nouveaux prêtres doivent être éduqués à cette fidélité

aux prescripti­ons du Missel et aux livres liturgique­s, qui reflètent la réforme liturgique souhaitée par le Concile Vatican II » , a précisé le pape Benoît dans une missive adressée aux évêques. C’est vraisembla­blement l’un des points de discussion­s avec le diocèse de Fréjus-Toulon.

Or, le diocèse varois est devenu l’un des principaux pourvoyeur­s de prêtres en France, à la faveur d’une politique d’accueil très ouverte et controvers­ée. Les candidats au sacerdoce sont formés au séminaire de La Castille à Solliès-Ville.

« Communauté­s anciennes y nouvelles ont toujours et communauté­s trouvé leur place dans un cadre diocésain fort et intégratif », revendique le recteur du séminaire sur le site internet de l’institutio­n. Quatre prêtres et six diacres devaient être ordonnés au cours d’une cérémonie le 26 juin. « Le diocèse accueille des communauté­s aux charismes divers, dont certaines attachées à la liturgie ancienne, et qui pouvaient être concernées par le motu proprio Traditioni­s custodes du pape François »,

explique le diocèse interrogé par VarMatin sur les effets de la décision de François.

« En plus du respect et de l’applicatio­n de cette décision papale, nous avons mis en place au sein du diocèse la charte SaintLéonc­e. Cette dernière, élaborée et validée par l’évêque et l’ensemble de ses conseils, renouvelle la fidélité des signataire­s à l’ensemble de l’Église, à ses enseigneme­nts et au Saint-Père », prend soin de préciser l’associatio­n cultuelle.

« Il y est notifié que les prêtres attachés à la célébratio­n du rite ancien doivent aussi être ouverts à la célébratio­n dans le rite habituel issu du missel de Saint Paul VI (le pape qui a clos le concile Vatican II, Ndlr). Le respect de cette charte est une condition à l’accueil des prêtres dans le diocèse. »

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(Photo E. M.) Des fidèles ont pris connaissan­ce du message de Mgr Rey à l’entrée de la cathédrale.

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