Le risque ou la tentation de la division
« Un mépris total », « un climat qui n’est pas sain »...
Cette ancienne bénévole dans une paroisse de l’EstVar n’y va pas par quatre chemins pour critiquer ce qu’elle considère comme « un repli identitaire ». Selon elle, de nombreux fidèles auraient cessé de fréquenter l’église dont elle dit avoir été débarquée manu militari.
Certains signes – ornements excentriques, rôle des filles à l’église cantonné à celui de « petites servantes » ,etc.– auraient poussé une frange de la communauté à se détourner des offices.
« Je suis ravie de pouvoir assister à la messe de Pentecôte [dans une autre région] », conclut cette catholique, féministe, à classer dans le camp des « progressistes » (Comité de la jupe et Toutes apôtres, Conférence catholique des baptisé(e)s francophones...), au point de ne voir aucun inconvénient à ce qu’un laïc puisse un jour diriger un diocèse.
« Mon conjoint a renié sa foi »
Emmanuel, un autre catho qui ne cache pas ses opinions politiques marquées à gauche, a quant à lui assisté à la messe de Pentecôte dans une commune de l’aire toulonnaise. « Le prêtre a commenté la décision du pape (de suspendre les ordinations de prêtres dans le Var, Ndlr) en déclarant “notre Église n’est pas l’Église du pape” », affirme-t-il indigné. Ce pratiquant se dit également choqué par les prises de position assumées par Mgr Rey et son entourage. « Son opposition au mariage pour tous a poussé mon conjoint à l’apostasie (reniement de la foi chrétienne, Ndlr). » Aux antipodes de ces commentaires, un « collectif de catholiques » anonymes prend la défense de l’évêque de Fréjus-Toulon. Une pétition a été publiée sur un site – dont le nom de domaine a été déposé au nom d’une entreprise dirigée par un ancien candidat du Rassemblement national aux élections régionales – qui revendiquait ce mercredi près de 9 000 signatures.
« Nous nous inquiétons avec gravité des conséquences durables sur les relations entre Rome et le peuple chrétien de France. »
Dans cette « supplique au pape François », le ou les auteurs présentent l’évêque comme « un créatif, un audacieux [qui] essaie de servir l’unité de l’Église et fait en sorte que chacun y trouve une place (...) Très Saint Père, sans doute la décision qui a été prise à l’encontre des séminaristes et du diocèse est justifiée par des motifs, mais ce que nous savons c’est tout le mal immense que les interdictions qui pèsent sur Monseigneur Rey, vont faire à l’Église en France. »