La droite ne veut pas perdre son bastion historique
Aux mains de l’extrême droite puis de la droite traditionnelle depuis plusieurs décennies, ce fief bleu pourrait bien changer de couleur dans une quinzaine de jours...
L’état des lieux
Avec ses quelque 130 000 habitants, la 3e circonscription ne compte pas moins de 110 747 inscrits sur les listes électorales.
Un chiffre élevé que les candidats vont chercher à mobiliser pour se hisser au second tour sur ce territoire composé de quatre communes du littorxal et de deux de l'intérieur. Ni la députée sortante, Édith Audibert, ni Jean-Louis Masson, élu en 2017 et qu'elle avait remplacé en août 2020, ne se représentent.
Les enjeux
Terre historique de la droite - et de l'extrême droite -, la 3e circonscription du Var a vu des figures de la politique locale se succéder à sa tête. De Yann Piat à Philippe de La Lombardière de Canson en passant par les quatre mandats du maire de Hyères Jean-Pierre Giran et celui du maire de La Garde Jean-Louis Masson, le FN, l'UDF, le RPR, l'UMP et les LR n'ont laissé que des miettes aux autres partis politiques.
Et si le candidat de la République en Marche Alexandre Zapolsky a bien failli créer la surprise face à JeanLouis Masson il y a cinq ans, le scrutin de 2022 pourrait bien voir cette circonscription basculer.
En l'absence du député sortant, la voie semblait toute tracée pour la candidate désignée par la « droite classique » Valérie Rialland (LR), adjointe au maire du Pradet. C'était sans compter sur les bisbilles entre Républicains restés fidèles au parti et les « néo-Ensemble » qui se sont rangés derrière le président réélu. Si Jean-Pierre Giran (LR) soutient assidûment la candidate LR face à sa propre conseillère municipale Isabelle Monfort qui a, elle, fait le choix de la majorité présidentielle, le maire du Pradet, lui, ne soutient pas son adjointe et s'est tourné vers… Isabelle Monfort. Un vrai casse-tête, difficile à suivre pour les électeurs qui pourraient bien s'en trouver désorientés. De là à voir un invité surprise - le RN Stéphane Rambaud ou la candidate Nupes Julia Peironet-Bremond - créer la surprise, il n'y a qu'un pas qui pourrait bien être franchi dimanche soir.
Le poids du scrutin de 2017
Ni le député élu en 2017, ni celle qui l’a remplacé en 2020 ne se représentent, un seul candidat déjà présent en 2017 (Pierre Deidon, extrême gauche) sur la ligne de départ… La troisième circonscription verra forcément un nouveau visage à sa tête.
Ce qui fera débat
Les Îles d’or en fond, plusieurs dizaines de kilomètres de côtes, de vastes zones agricoles, des quartiers sensibles, et de moins en moins de zones où construire, le territoire est un petit condensé de tout ce que le département peut offrir. Avec ses bons et ses mauvais côtés. Autant de thèmes avec lesquels les candidats doivent jongler non sans quelques accointances selon les partis.
Si Valérie Rialland a fait du combat contre la loi SRU une de ses priorités, sans surprise, Stéphane Rambaud (RN) et Salomé Benyamin
(Reconquête) misent eux sur l’insécurité. À l’image de son « nouveau » parti, Isabelle Monfort doit faire avec un peu tout ça. Étiquette de présidente du Parc national dans le dos, elle ne veut surtout pas opposer tourisme et développement économique, tout en préservant les terres agricoles face à la pression foncière nécessaire pour construire logements sociaux et « habitats individuels. »
La Nupes et sa candidate Julia Peironet-Bremond veulent mettre le pouvoir d’achat et l’écologie au centre des débats...