Tout ce qu’il faut savoir
Quelque 6 293 candidats vont se disputer les 577 sièges de députés à l’Assemblée nationale. Mode de scrutin, rôle des élus, enjeux financiers : on vous dit tout à l’avant-veille du jour J.
Osons un euphémisme : la campagne des législatives n’a pas emballé les foules. La majorité qui se dégagera au Palais Bourbon, le 19 juin au soir, décidera pourtant de la politique de la France pour les cinq prochaines années. Si cette majorité est en phase avec le Président, Emmanuel Macron aura quasiment les pleins pouvoirs. Dans le cas contraire, le chef de l’État devra composer avec un Premier ministre hostile. Quel est précisément le rôle d’un député ? Comment est-il élu ? Voici ce que vous devez savoir avant de glisser votre bulletin dans l’urne.
À quoi servent les députés ?
Avec le Sénat, l’Assemblée nationale détient le pouvoir législatif. Les parlementaires peuvent déposer des propositions de lois et des amendements. Ils examinent également les projets de loi soumis par le gouvernement. Ils doivent contrôler l’action des ministres et ont la possibilité, pour ce faire, de poser des questions orales ou écrites, de former des commissions d’enquête ou de diligenter des missions d’information.
Comment sont-ils élus ?
Les députés sont élus pour cinq ans au suffrage universel direct, au scrutin uninominal (on vote pour une personne, non pour une liste) majoritaire à deux tours. Quelque 6 293 candidats vont se disputer les 577 sièges disponibles au Palais Bourbon, représentants les 560 circonscriptions hexagonales, plus les six réservées aux collectivités d’outre-mer et les onze dédiées aux Français de l’étranger. Pour être élu dès le premier tour, le candidat doit obtenir la majorité absolue, soit plus de 50 % des suffrages exprimés, et un pourcentage de bulletins au moins égal à 25 % du nombre des électeurs inscrits sur les listes électorales. Si aucun prétendant ne franchit cette barre, un second tour est organisé. Sont alors qualifiés les deux candidats arrivés en tête au premier tour et, éventuellement, ceux qui ont obtenu un nombre de voix au moins égal à 12,5 % des électeurs inscrits.
Ce dernier critère explique pourquoi les triangulaires – et plus encore les quadrangulaires – sont aussi rares aux législatives. Si l’abstention s’élève à 50 %, il faut obtenir 25 % des voix exprimées pour arracher un ticket pour la seconde manche. En 2017, cela ne s’est produit qu’une seule fois.
Qu’est-ce qu’une cohabitation ?
On parle de cohabitation lorsque la majorité au Palais Bourbon n’est pas du même « bord » que le président de la République. Le chef de l’État doit alors nommer un Premier ministre issu du groupe majoritaire à l’Assemblée.
Sous la Ve République, cela s’est produit à trois reprises : deux fois sous la présidence de François Mitterrand, en 1986-1988 et 19931995, puis une fois sous celle de Jacques Chirac en 1997-2002.
Quels sont les enjeux financiers ?
Ce scrutin va déterminer le financement public accordé aux partis pour les cinq ans à venir. S’ils engrangent au moins 1 % des voix dans au moins 50 circonscriptions, les formations politiques touchent 1,64 euro par bulletin et par an. Par ailleurs, chaque parlementaire rapporte environ 37 400 euros par année civile au parti auquel il est rattaché.
Est-il encore temps de s’inscrire ?
Non. Pour participer à ce scrutin, vous deviez vous inscrire sur les listes électorales au plus tard le 6 mai. Si vous venez de fêter vos 18 ans, et si vous avez fait votre recensement citoyen à 16 ans, pas de panique : vous êtes automatiquement inscrit. Toute personne ayant acquis la nationalité française après 2018 est, elle aussi, inscrite d’office.
Les procurations de vote restent possibles, en théorie, jusqu’au jour du scrutin.