Var-Matin (Grand Toulon)

Stade de France : Lallement reconnaît « un échec »

Le préfet de police de Paris Didier Lallement a fait amende honorable hier lors de son audition devant le Sénat. La Fédération française de football a pointé la délinquanc­e.

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Spectateur­s sans billets qui escaladent les grilles, supporters et familles aspergés de gaz lacrymogèn­es, d’autres victimes de vols ou d’agressions : le dispositif de maintien de l’ordre lors de la finale de la Ligue des champions Real Madrid-Liverpool, match le plus important de la saison en Europe, fait depuis l’objet d’une vive polémique en France et en Angleterre.

« C’est à l’évidence un échec », a concédé Didier Lallement, mentionnan­t les personnes « bousculées ou agressées » et « l’image ébranlée » de la France, devant la commission des lois du Sénat. « C’est une blessure pour moi », a-t-il ajouté. L’audition du préfet intervient après celle, le 1er juin, des ministres des Sports Amélie Oudéa-Castéra et de l’Intérieur Gérald Darmanin. Ce dernier avait maintenu sa version, très critiquée, en réaffirman­t que «35000» supporters munis de billets falsifiés ou sans billet s’étaient présentés au Stade de France et auraient été « le mal racine » à l’origine des incidents.

Beaucoup de faux billets

« J’assume complèteme­nt » ce chiffre « que j’ai donné au ministre », a dit Lallement, tout en reconnaiss­ant s’être « peut-être trompé ». « Je n’ai jamais prétendu qu’il était parfaiteme­nt juste », a-t-il ajouté, tout en maintenant qu’il y avait trop de monde par rapport à la capacité d’accueil du stade (79 000 places). «Je ne m’attendais pas à un volume de cette nature de faux billets », a-t-il poursuivi. Concernant l’usage de gaz lacrymogèn­e sur les supporters, c’était «le seul moyen policier pour faire reculer une foule sauf à la charger », ce qui aurait été une « erreur grave », a insisté le préfet, qui s’est dit « désolé » pour « les gens de bonne foi ».

« Les décisions prises » ont permis de préserver « l’intégrité physique des personnes et la tenue du match », s’estil néanmoins félicité.

La FFF charge la RATP

« Nous n’étions pas préparés à un tel afflux de délinquant­s », a expliqué le directeur des affaires institutio­nnelles de la FFF, Erwan Le Prévost. Citant

« des comporteme­nts hors normes, des gens rentrés à travers des restaurant­s », d’autres qui « ont cassé la grille d’une école pour rentrer, des gens entrés par le chantier d’une passerelle...» Et de charger la RATP : «Si nous avions eu les informatio­ns en temps réel du détourneme­nt des flux du RER B (en partie en grève, Ndlr)

vers le RER D, nous aurions pu repenser notre dispositif en début d’après-midi. La préfecture non plus n’avait pas eu l’informatio­n », a-t-il ajouté.

Florence Hardouin, directrice générale de la FFF, est revenue sur le grand nombre de faux billets, 2 536 au moins, selon elle. C’est « un nombre très élevé. Pour ce type d’événement il y a en moyenne 300 faux billets », at-elle souligné. Et « 1 644 de ces faux billets ont été scannés aux portes X, Y et Z, dédiées aux supporters de Liverpool. Un billet sur dix était faux ».

Le maire de Liverpool fustige la police

Le maire de la métropole de Liverpool, Steve Rotheram, a fustigé pour sa part « le manque d’organisati­on et la main très lourde de la police, et bien sûr la façon dont les autorités essaient de dévier la faute sur un bouc émissaire, les supporters de Liverpool, pour leur incompéten­ce ».

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