Toulon 1993 - Marseille 2015 : derniers tours de piste
« Zénith Oméga, 20 octobre 93. Date désormais majeure dans l’histoire de cette salle toulonnaise d’à peine un an. » En une phrase, tout est dit. Roger Lamant s’extasie le lendemain dans les colonnes de Var-matin : « Avec Paul McCartney, tout est méga, géant, maxi, top. Dix semi-remorques allemands sont arrivés de Bruxelles pour déverser 250 tonnes de matériel dans la salle, d’où avaient été retirés les sièges du parterre… et la scène : le
New World Tour trimballe la sienne, 20 mètres d’ouverture ! »
Après un film sur les mauvais traitements subis par les animaux, porté par les notes enfiévrées de Helter Skelter, « Macca » déroule devant 8 000 aficionados une trentaine de chansons – puisées aux deux tiers dans le répertoire des Fab Four. Les larmes coulent aux premiers accords de Yesterday ; l’accordéon plaqué sur We Can Work It Out pimente l’orchestration originale. C’est frais, rythmé, festif – inoubliable.
Rien à jeter, sauf…
Le plus célèbre bassiste du monde revient dans le sud de la France 22 ans plus tard.
Le 5 juin 2015, il est au stade Vélodrome devant 40 000 fans déchaînés. Monté sur talonnettes, le Beatles tombe la veste parme dès le cinquième titre. Il met le feu – au sens propre – avec l’hymne jamesbondien Live and Let Die et une version survitaminée de Helter Skelter.
Sur trois heures de set, rien à jeter… hormis l’acoustique catastrophique du chaudron phocéen. Si le son est étincelant au parterre, face à la scène, l’écho augmente au fur et à mesure que l’on prend de l’altitude. Tout en haut des gradins, les titres sonnent comme s’ils étaient joués dans un cabinet de toilette. Plusieurs centaines de mélomanes abandonnent leurs sièges perchés au bout de deux ou trois titres, pour savourer sans retenue les notes au ras de la pelouse.