Les hélicos de la Marine passent par Le Cannet
La société Babcock, installée notamment au Cannet-des-Maures, a été choisie pour modifier, puis entretenir les six premiers H160 de la Marine nationale. Une fois prêts, ces appareils rejoindront leurs bases d’Hyères, Lanvéoc et Cherbourg.
Habitués à voir évoluer au-dessus de leurs têtes les hélicoptères kaki de l’armée de Terre, les habitants de la plaine des Maures vont devoir s’accoutumer au gris. Le 17 mai dernier, en provenance directe de l’usine Airbus Helicopters à Marignane, un nouvel appareil s’est en effet posé sur le site de Babcock au Cannet-des-Maures. Et quelle machine ! Il s’agit du H160, et plus particulièrement du premier appareil de ce type destiné à la Marine nationale. D’où sa livrée quelque peu singulière pour la plaine varoise.
Ce n’est d’ailleurs pas la seule particularité que présente l’appareil flambant neuf. Bien qu’appelé à rejoindre la Marine nationale – probablement en septembre prochain – ce H160 est en effet entièrement civil. « Cette machine dans sa version de transport standard a été achetée par Babcock qui la louera ensuite à la Marine nationale. Le contrat passé pour dix ans avec la Direction générale de l’armement (DGA), au profit de la Marine nationale, prévoit que Babcock fournisse six hélicoptères H160 modifiés et en assure leur maintenance en condition opérationnelle », explique Alexandre Marrière, chef du projet H160 chez Babcock.
Treize modifications demandées par la Marine nationale
Si le premier des six H160, tout juste sorti d’usine, est présent au Cannet-des-Maures, c’est justement pour y subir les treize modifications réclamées par la Marine nationale. Parmi celles-ci, la principale consiste à mettre en place une boule optronique Euroflir 400 de la société Safran, équipée entre autres d’une caméra infrarouge d’une portée de 8 à 10 km. Autres modifications : l’installation d’un mur médical amovible comprenant un aspirateur de viscosités, un défibrillateur, un pousse-seringue, ou encore un support de bouteilles d’oxygène. Le détour des appareils par Le Cannet-desMaures est également l’occasion de protéger leur plancher par des plaques de blindage. Drôle d’idée pour des appareils essentiellement destinés aux missions de surveillance et de sauvetage en mer (Search and Rescue). « En cas d’attaque terroriste en mer, à bord d’un ferry ou d’un paquebot, ces appareils pourraient être utilisés pour transporter des forces vives », précise Alexandre Marrière. Il faut croire que les militaires n’ont pas oublié la mort du lieutenant Damien Boiteux, mortellement touché par une balle ayant traversé le plancher de sa Gazelle le premier jour de l’opération Serval au Mali en janvier 2013… L’ensemble de la flotte des six H160 passera par les ateliers varois de Babcock qui assurent déjà l’entretien et l’exploitation des hélicoptères de plus de 50 % des Samu français. « Un point qui a compté lors de l’attribution du contrat avec la DGA », confie Vincent Delebecque, le directeur d’exploitation industrielle.
Pour faire face à cette hausse d’activité, Babcock recrute pour son site varois qui compte déjà une centaine de salariés. « On a déjà embauché quatre équipiers mécaniciens et deux avioniques, mais à terme on prévoit de recruter 25 personnes », déclare Vincent Delebecque. Mais Babcock voit plus loin et pense déjà à la suite du programme avec l’acquisition par les armées françaises de 169 H160, dans une version plus militaire baptisée Guépard. « Pour nous, ces six premiers appareils vont en quelque sorte servir de démonstrateur en vue de l’arrivée des Guépard. On va pouvoir faire du big data, enregistrer un maximum de données », précise Alexandre Marrière.
La livraison des premiers Guépard à l’armée de Terre est programmée pour 2026-2027, 2028 pour la Marine.
‘‘ À terme, on prévoit de recruter 25 personnes au Cannet”