La commune reconnaît l’un de ses enfants mort pour la France
Il s’appelait Albert Jules Bernard Coulomb. Tout comme la Nation a tardé à reconnaître sa guerre en Indochine, Albert est resté un héros oublié. Pas même une inscription sur le monument aux morts. Juste un nom sur une tombe du cimetière. Il a fallu que Nicole Alberto, secrétaire à l’association des Anciens combattants de Collobrières, s’inquiète de savoir si la cité comptait parmi les siens un enfant disparu lors de cette guerre perdue quelque part en Asie. Albert Coulomb est né au Maroc à Casablanca. Son père travaillait comme chef de station dans l’installation de câbles sous-marins.
Devenu majeur, Albert n’est pas autorisé à suivre ses parents et doit retourner en France. Il va habiter chez sa grand-mère, boulangère, rue de la Fraternité à Collobrières. Albert cherche sa voie. Que faire de sa destinée à une époque où les jeunes n’ont pas beaucoup d’ouvertures dans un village ? Il rêve d’aventure, il est idéaliste. La guerre d’Indochine fait rage. Il en suit le déroulement dans les journaux. Il s’engage et rejoint l’Indochine où il est affecté à la 31e compagnie de ravitailleurs d’essence avec le grade de brigadier. Le 16 octobre 1950, sur la route de Vinh Long, il tombe sous la mitraille dans une embuscade. Une histoire simple, un destin tragique, une mort en pleine jeunesse, le sacrifice d’une vie parmi des milliers d’autres au service de la patrie. Son corps sera rapatrié à Collobrières où il repose aux côtés de ses parents. Il avait vingt ans... et ne sera plus un soldat oublié.