Un « classico » entre le RN et la Macronie dans le Var
Éric Zemmour rate son pari d’une marche. Et c’est un duel final assez classique qui s’installe dans le département : le Rassemblement national versus la majorité présidentielle.
Décidément, rien ne va plus dans le paysage politique varois, chamboulé par les alliances des uns, la défection idéologique des autres, et une majorité présidentielle qui a joué les trouble-fêtes en cinq petites années dans un département pourtant ancré historiquement à droite. Si la Nupes a fait sensation au niveau national, le Var reste sur un terrain des plus classiques, du moins depuis la dernière présidentielle, avec un combat Rassemblement national versus Ensemble !
■ Coquillages et crustacés
La plage n’était guère abandonnée en ce dimanche ensoleillé de scrutin législatif. On ignore d’ailleurs si les électeurs ont préféré sable et farniente sur le littoral ou lacs et rivières pour une bonne pêche dominicale. Quoi qu’il en soit, l’abstention, comme partout en France, reste des plus hautes : 53,65 %. Un taux qui n’arrange guère les candidats qui pouvaient espérer entrer dans une équation triangulaire. Avec une « barre » qualificative à 12,5 % des inscrits, la mission était quasi impossible. Elle l’a été...
■ L’effet « vu à la TV » fait flop
Dit aussi effet « waouh », celui-ci aura porté la candidature du polémiste Éric Zemmour dans la circonscription de Saint-Tropez, la 4e. Avec un score record au premier tour de la présidentielle notamment dans la cité du Bailli (plus de 22 %), le scénario était presque écrit d’avance pour le candidat « vu à la télé ». Mais patatras. Le président Z, comme l’appellent ses militants, n’aura pas franchi le cap du 2e tour, malgré une campagne de terrain offensive. Et dans les autres circonscriptions varoises ? Avec des candidats Reconquête ! à moins ou aux alentours de 10 %, la mayonnaise ne prend pas plus. Comme entendu dans un resto cette semaine : « J’ai fait campagne pour Zemmour, mais lui (le candidat de sa circonscription, à Toulon, Ndlr), je ne le connais
pas ». Pas vu, en effet, à la télé.
■ Jeu de Nupes dans le Var
Le rapport de force au lendemain de l’élection présidentielle, si on regroupe toutes les « branches » de Nupes, donnait la gauche « réunifiée » en position favorable, en tout cas qualifiable pour le second tour au moins dans la 1re (25,5 %), la 2e (au coude à coude avec LREM, 23, 1 %), la 6e (21,3) et la 8e (22,6 %, devant LREM). Rien que ça. Mais au final, rien, pas une circonscription pour la « coalition » de gauche qui fait la course en tête au niveau national. Ici, tout est différent... Elle se classe toutefois bonne 3e dans la majorité des circonscriptions, loin devant Les Républicains – qui l’eût cru à une certaine époque – ou Reconquête !
■ Le pas de deux de la Macronie et du RN
De fait, c’est un « classico », depuis la présidentielle, qui va se jouer dans le département. Un pas de deux savamment orchestré entre le Rassemblement national et la majorité présidentielle. Les meilleurs ennemis. Dans les 8 circonscriptions du Var, ce sont ces deux formations qui se placent en tête. Quelle sera l’issue du 2e tour ? Avec certains candidats macronistes (Valérie Gomez-Bassac, Philippe Michel-Kleisbauer, voir infographie) « largués » par les représentants du parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella, dans la lignée des scores de la présidentielle, la messe est loin d’être dite.
Reste à savoir si le front républicain continuera... à faire front.
■ LR, la soupe à la grimace
De transfuges Les Républicains (LR) vers la majorité présidentielle (à l’instar de Yannick Chenevard et Ange Musso dans les 1re et 2 circonscriptions, élus locaux désormais macronistes) en désamour du parti historique de la droite, rien ne va plus pour les LR dans le département. Longtemps bastion du RPR et de l’UMP, le Var tourne aujourd’hui le dos à ces candidats. L’ (ex ?) parti de Nicolas Sarkozy était pourtant parvenu à sauver deux circonscriptions en 2017 dans le Var. Deux circonscriptions définitivement perdues hier soir.