Consignes de vote
pour le second tour : le grand flou
Si vous ne savez pas pour qui voter au second tour, ne comptez pas sur les partis politiques pour vous orienter. Depuis dimanche soir, ils rivalisent de langue de bois pour éviter de se prononcer. La palme de la confusion revient, incontestablement, aux macronistes. Renaissance ! (ex-LREM) a d’abord fait savoir qu’il n’y aurait pas de consigne de vote nationale. Cela devait se faire «aucasparcas» dans les circonscriptions où les candidats RN et Nupes se trouvaient face à face. Tollé immédiat à gauche. Yannick Jadot (EELV), au diapason de nombreux Insoumis, dénonce un choix « absolument scandaleux ».
« Pas une seule voix pour le RN »
Au point qu’Élisabeth Borne rétropédale une heure plus tard. Sur Twitter, la Première ministre tente d’éteindre le début d’incendie : « Face à l’extrême droite, nous soutiendrons toujours les candidats qui respectent les valeurs républicaines. » Maud Bregeon, porte-parole du parti, remet une couche en fin de soirée sur BFMTV : « Pas une voix ne doit aller au RN. Partout, nous appelons à faire battre l’extrême droite ». La porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, tente encore d’arrondir les angles hier matin : « Dans le cas précis [de duels RN-Nupes], soyons très clairs : pas une seule voix pour le Rassemblement national. »
Une formule aussi ambiguë que celle utilisée par Jean-Luc Mélenchon au soir du premier tour de la présidentielle, reformulée dimanche par ses proches : « Pas une seule voix pour le RN », cela peut être interprété comme un encouragement implicite à faire l’urne buissonnière.
Haro sur les « destructeurs »
Le patron des Républicains, Christian Jacob, appelle pour sa part à ne donner « aucune voix pour les extrêmes ». Invitant ainsi ses électeurs, sans le formuler explicitement, à se reporter sur les candidats de la majorité… ou à rejoindre le parti des pêcheurs à la ligne.
Du côté du RN, Marine Le Pen encourage ses partisans à «ne pas choisir entre les destructeurs d’en haut et les destructeurs d’en bas ». Avec une nuance cependant, puisqu’elle suggère de voter «en conscience, en fonction du sens patriotique » des postulants.