Cédric Jubillar maintenu en prison
La justice a tranché hier et a décidé de maintenir Cédric Jubillar, soupçonné du meurtre de son épouse Delphine, disparue fin 2020 dans le Tarn, en prison.
Voilà près d’un an qu’il est derrière les barreaux : ce peintre-plaquiste de 34 ans a vu hier sa détention rallongée de six mois. Ses avocats ont aussitôt annoncé qu’ils faisaient appel de la décision du juge des libertés et détention (JLD) du tribunal judiciaire de Toulouse. Delphine Jubillar, 33 ans, infirmière dans une clinique d’Albi, a été vue pour la dernière fois le 15 décembre 2020 au soir, dans sa maison de Cagnacles-Mines, proche d’Albi où elle vivait avec mari et enfants.
« Une machine judiciaire qui incarcère d’abord et réfléchit après »
Cédric Jubillar a rapidement fait figure de principal suspect pour les enquêteurs. Il clame son innocence, mais après six mois d’enquête, il a été mis en examen pour homicide volontaire et écroué le 18 juin 2021. Jeudi, ses trois avocats ont plaidé pour obtenir sa libération et s’étaient pourtant montrés satisfaits du « regard nouveau » porté par le JLD sur l’affaire.
« La justice a décidé de prolonger la détention de Cédric Jubillar considérant qu’il restait des investigations à mener », a déclaré Alexandre Martin, avocat de ce dernier, déplorant le « gros problème de la justice française avec la présomption d’innocence et la détention provisoire ». « Nous nous retrouvons donc avec un Cédric Jubillar broyé par un engrenage judiciaire, une machine judiciaire, qui incarcère d’abord et réfléchit après », a asséné une autre de ses avocats, Emmanuelle Franck.
Les parties civiles rassurées
« Il est déçu mais pas abattu » a affirmé Jean-Baptiste Alary, également avocat de Cédric Jubillar, aperçu jeudi avant le début de l’audience à huis clos, doudoune orange sur les épaules, arborant une longue barbe.
Les parties civiles, elles, se sont dites soulagées : « La famille est rassurée et renouvelle la confiance qu’elle a dans les magistrats instructeurs, en espérant que les six prochains mois permettront de consolider la matérialité des faits », a déclaré Mourad Battikh, avocat d’oncles et cousins de Delphine Jubillar.
Faisceau d’indices
S’il se clame innocent, mettant en avant l’absence de scène de crime ou de preuve irréfutable, les enquêteurs considèrent eux qu’ils disposent d’un faisceau d’indices suffisant pour que son maintien en prison soit prolongé. De grosses opérations de recherches ont été menées à plusieurs reprises près du domicile du couple, motivées par les déclarations d’un voisin de cellule de Cédric Jubillar qui affirmaient avoir recueilli ses aveux. Ces fouilles n’ont donné aucun résultat.