Disparus en Amazonie : des viscères retrouvés
Il pourrait s’agir des restes du journaliste britannique et de l’expert brésilien spécialiste des indigènes disparus depuis huit jours, une affaire qui secoue bien au-delà du Brésil.
Dom Phillips, 57 ans, et Bruno Pereira, 41 ans, ont été vus pour la dernière fois dimanche 5 juin, alors qu’ils prenaient un bateau lors d’une expédition dans la région de Javari, zone difficile d’accès de l’ouest de l’Amazonie, proche du Pérou et réputée dangereuse en raison de la présence de toutes sortes de trafics.
« Les recherches se poursuivent. Mais tout porte à croire qu’on leur a fait du mal, des viscères humains ont été retrouvés flottant sur le fleuve et amenés à Brasilia pour identifier l’ADN », a révélé hier le chef de l’Etat brésilien, Jair Bolsonaro.
« Vu le temps qui a passé, déjà huit jours, ce sera très difficile de les retrouver vivants. Je prie Dieu pour que ce soit le cas, mais les informations dont nous disposons nous font craindre le contraire », a-t-il ajouté.
Découverte d’un sac à dos et de bottes
Des membres de la famille du journaliste britannique ont affirmé plus tôt dans la matinée que « deux corps ont été retrouvés » mais que l’identification était encore en cours. La Police fédérale a affirmé pour sa part que « les informations selon lesquelles les corps de Bruno Pereira et Dom Phillips auraient été retrouvés sont inexactes » et que du « matériel biologique» et des effets personnels des deux disparus étaient en cours d’analyse. Dimanche, les autorités avaient notamment fait part de la découverte d’un sac à dos, de bottes et d’une carte d’assurance-santé appartenant à Dom Phillips et Bruno Pereira, un premier tournant majeur dans les opérations de recherche qui avaient démarré lentement.
« Au début, nous avions le fol espoir qu’ils auraient senti un danger et se seraient cachés dans la jungle. Mais plus maintenant », avait commenté dimanche Maria Lucia Farias, 78 ans, la bellemère de Dom Phillips.
U2 et Pelé protestent
Le président Bolsonaro, qui a vu la déforestation en Amazonie augmenter fortement depuis le début de son mandat, en janvier 2019, a été critiqué par les proches des disparus et les groupes indigènes pour son retard dans le déploiement des recherches des deux disparus, engagés selon lui dans une « aventure pas recommandable ».
Le groupe de rock irlandais U2 a rejoint hier un mouvement de protestation de nombreuses célébrités, après la légende vivante du football Pelé ou le chanteur Caetano Veloso.