Var-Matin (Grand Toulon)

Videur agressé à Nice : « Sans gilet pare-balles, il serait mort »

- C. C. 1. Le prénom de la victime a été modifié afin de préserver son identité.

La vie tient parfois à une intuition. Celle de Souleymane (1), ce 20 octobre 2021, fut la bonne. Ce soir-là, sentant une certaine frénésie nocturne dans le Vieux-Nice, ce videur a enfilé, pour une fois, son gilet pareballes. Il lui doit probableme­nt la vie. « S’il n’avait pas eu ce gilet pare-balles ce soir-là, il serait mort », estime Me Julien Taddei, partie civile.

La lame du couteau a transpercé cet armement plutôt que l’épiderme de Souleymane. Le coup a été porté au thorax, au niveau du coeur. Deux agresseurs ont été condamnés.

Un adolescent, identifié comme l’auteur du coup, a écopé de huit mois de prison ferme devant le tribunal pour enfants. Jeudi dernier, c’était au tour de Mohamed Taiari, 23 ans, d’être jugé. Le tribunal correction­nel de Nice l’a reconnu coupable de complicité de violence avec arme. Souleymane comptait plus de dix ans de travail dans le monde de la nuit. En poste devant le Blue Whales, il a bien remarqué le manège d’un trio alcoolisé et agressif, errant de bar en bar. Ils auraient importuné des touristes, tenté de leur faire les poches. L’un des perturbate­urs a attiré l’attention de Souleymane. Il a sorti un couteau. Et l’a planté.

Précédente condamnati­on pour un cambriolag­e

« Il a ressenti une douleur extrêmemen­t forte », souligne Me Taddei. Grâce à son gilet pare-balles, Souleymane en a réchappé. Le voici qui témoigne à la barre. Rescapé, mais traumatisé. Il est toujours en arrêtmalad­ie. Ce père de famille ne reprendra pas son ancien métier. Mohamed Taiari, lui, a été interpellé trois heures après les faits. Il détenait un couteau, dérobé à un SDF selon ses dires. « Il conteste avoir eu un rôle actif, et maintient qu’il n’a pas donné l’arme qui aurait servi », souligne Me Marie-Clémence Roman. Son avocate plaide la relaxe. Le tribunal présidé par Alain Chemama suit néanmoins les réquisitio­ns du procureur Ludovic Manteufel. Il inflige à Mohamed Taiari 2 ans de prison ferme, auxquels s’ajoutent les 8 mois d’un sursis, révoqué, d’une précédente condamnati­on pour un cambriolag­e. L’intéressé pourrait interjeter appel.

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