Une armée en campagne

Jean-François Copé a dégainé le premier. Invité de la matinale de RTL, le maire de Meaux n’a pas ménagé ses mots pour fustiger les maux que fait endurer le chef de l’État au débat démocratique. Dans son viseur : le déplacement du Président en Ukraine. « La maison brûle et Emmanuel Macron regarde ailleurs, s’égosille l’ancien ministre de Chirac. [...] Comme s’il ne pouvait pas attendre la semaine prochaine. Alors que l’extrême gauche est hyper-menaçante pour notre pays, c’est d’une légèreté incroyable ! »

Sur Europe 1, Christian Jacob joue la même partition. «Si on veut vraiment aboutir à un accord, à une médiation, ce n’est pas en se mettant en scène,

morigène le patron des Républicains. Je ne suis pas sûr que ce soit à grand renfort de caméras qu’on réussisse une action diplomatique. » Pour Marine Le Pen, comme pour l’Insoumis Alexis Corbière, c’est le timing de ce voyage qui interroge. « J’espère que le peuple ukrainien n’est pas utilisé pour des questions de politique intérieure française »,

grimace le député de Seine-Saint-Denis.

Que cette expédition soit au coeur d’une opération de communication, cela ne fait aucun doute. Le conflit en Ukraine est aussi une guerre d’images. Volodymyr Zelensky n’est pas le dernier à se « mettre en scène », barbe naissante et teeshirt kaki, au milieu de ses homologues encravatés. Quant à imaginer que le président français a entraîné le chancelier allemand et le chef du gouvernement italien dans une pantalonnade visant à grappiller quelques voix pour les Marcheurs… Franchement, qui songerait à modifier son vote, dimanche, parce que Macron s’est rendu à Kiev ? Personne.

« Zelensky n’est pas le dernier à se mettre en scène, barbe naissante et tee-shirt kaki. »