L’avant-gardisme du Château La Tour de l’Evêque
Peu de Craurois le savent. Perché dans les territoires du nord de la ville, sur des terres que beaucoup pourraient croire pierrefeucaines, le domaine La Tour de l’Evêque constitue l’un des trésors viticoles de la commune. Cet ancien domaine ecclésiastique, qui était la résidence d’été des évêques de Toulon, est la propriété de la famille Sumeire depuis 1933. Son histoire et sa renommée mondiale en font le premier ambassadeur des rosés clairs de Provence, sous l’impulsion de la très avant-gardiste Régine Sumeire, actuelle propriétaire des lieux qui s’apprête à transmettre son héritage.
Terre de naissance des rosés clairs de Provence
Avec le château Barbeyrolles de Gassin, le Château La Tour de l’Evêque est l’une des terres de naissance des rosés pâles de Provence. Tout démarre en 1985, lorsque Régine Sumeire décide de donner une couleur moins dense à ses rosés, assimilable à celle d’un pétale de rose. La vigneronne entreprend alors de presser les raisins entiers et de ne les laisser macérer que peu de temps, ce qui suscite la désapprobation de ses pairs. Pourtant, si le succès n’a pas été immédiat, il est aujourd’hui retentissant et se trouve à l’origine de la mutation opérée vers les rosés pâles faisant la renommée des vins de Provence.
De la production à la dégustation, le domaine s’est toujours situé à l’avant-garde, quitte à sortir parfois des sentiers battus. Traditionnellement, lorsqu’on parle de dégustation de vins, l’on s’attend à revisiter le spectre des couleurs de différents crus dans une ambiance feutrée accompagnée du tintement discret de grands verres à pied. Mais là encore, le domaine a su surprendre son auditoire.
Des ateliers dégustations innovants
Lors de la journée portes ouvertes qui s’est tenue samedi dernier, le domaine a fait appel à la célèbre sommelière Julia Scavo, diplômée du WSET (Wine and Spirit Educational Trust), qui a proposé un atelier de dégustation... de verres ! Car la forme du verre change en effet la dynamique physique avec laquelle les composés du vin sont perçus. Au nez, les composés volatiles se dégagent davantage si la base du verre est large. Verre à pied, base large et haut étroit, tels sont les critères sur lesquels se fondent les verres à dégustation. Qu’on se le dise, pour faire sensation en soirée, l’on ne parlera plus autant de robe et d’arômes, mais plutôt de pied, de calice ou encore de buvant ou d’épaule... Avis aux amateurs !