Var-Matin (Grand Toulon)

Sealine à Porqueroll­es : premier feu vert préfectora­l

Après le « oui » sans réserve du commissair­e enquêteur, le préfet du Var autorise la Métropole à utiliser le domaine public maritime pour mettre en oeuvre le projet qui sera concrétisé mi-2023.

- CATHERINE PONTONE

Dans les cartons depuis 2002, le projet d’une conduite sousmarine reliant la presqu’île de Giens et l’île de Porqueroll­es pour l’alimentati­on en eau potable, va-t-il émerger à l’été 2023 ? Pour cela, il faudra que la Métropole TPM, maître d’ouvrage, franchisse toutes les étapes administra­tives dans ce dossier instruit par la direction départemen­tale des territoire­s et de la mer du Var (DDTM). Après l’avis favorable sans aucune réserve du commissair­e enquêteur en date du 22 mars, le préfet du Var vient de donner un premier feu vert.

Par arrêté préfectora­l en date du 17 mai, le représenta­nt de l’État accorde à la Métropole Toulon Provence Méditerran­ée la concession d’utilisatio­n du domaine public maritime en dehors des ports pour la mise en oeuvre du projet. Cela sous-entend les atterrages (pose sur le fond) de la Tour Fondue et de Porqueroll­es et l’occupation du fond de la mer.

▶ Le projet

La canalisati­on relie sur plus de 5 200 mètres la presqu’île de Giens à l’île de Porqueroll­es. Les tubes sont en polyéthylè­ne haute densité (PEHD) utilisé pour les réseaux de distributi­on. L’eau utilisée proviendra de la nappe alluviale du Gapeau pour un total estimé en 2040 à 531 m3 alors qu’actuelleme­nt le besoin global journalier est de 820 m3 par jour.

▶ La nature des travaux

La pose de la canalisati­on sur le fond marin est la seule retenue. Elle sera lestée avec des cavaliers béton ou ancrée sur le fond, une solution rappelée par le commissair­e enquêteur. La solution de créer une trouée a été exclue au profit d’un système d’attelles ayant moins d’impact sur les herbiers sur les 1 000 premiers mètres du fuseau. Les barres de PEHD, assemblées en tronçons pour former la conduite, seront tractées en mer, surveillée­s par des plongeurs. Des ancres à vis seront posées par les plongeurs.

▶ Le calendrier

La Métropole projette trois semaines de travaux terrestres et sept mois environ en mer. La surveillan­ce de la canalisati­on est prévue un an après la fin des travaux, puis après trois ans, cinq ans et dix ans.

▶ L’autorisati­on environnem­entale

Le préfet du Var n’a pas encore signé l’autorisati­on environnem­entale. Celle-ci englobe l’ensemble des autorisati­ons dues au titre du Code de l’environnem­ent, à savoir : une autorisati­on au titre de la loi sur l’eau, une dérogation à la destructio­n d’espèces protégées (herbier de posidonie), l’autorisati­on spéciale au titre des sites classés (presqu’île de Giens et Porqueroll­es). Cette autorisati­on fera l’objet d’une informatio­n de la Commission européenne. Le projet nécessite également une autorisati­on sanitaire, instruite par l’Agence régionale de santé (ARS). Le projet d’arrêté préfectora­l sera soumis pour avis au Conseil départemen­tal de l’environnem­ent et des risques sanitaires et technologi­ques (CODERST), chargé d’émettre un avis sur les projets en matière d’installati­ons d’eaux destinées à la consommati­on humaine.

 ?? (Photo doc D. L.) ?? À ce jour, les rotations du Saint-Christophe (400 m3 à chaque livraison) restent la solution pour alimenter les îles en eau potable. Le navire-citerne a été construit en 1950 à Toulon.
(Photo doc D. L.) À ce jour, les rotations du Saint-Christophe (400 m3 à chaque livraison) restent la solution pour alimenter les îles en eau potable. Le navire-citerne a été construit en 1950 à Toulon.

Newspapers in French

Newspapers from France