Sealine à Porquerolles : premier feu vert préfectoral
Après le « oui » sans réserve du commissaire enquêteur, le préfet du Var autorise la Métropole à utiliser le domaine public maritime pour mettre en oeuvre le projet qui sera concrétisé mi-2023.
Dans les cartons depuis 2002, le projet d’une conduite sousmarine reliant la presqu’île de Giens et l’île de Porquerolles pour l’alimentation en eau potable, va-t-il émerger à l’été 2023 ? Pour cela, il faudra que la Métropole TPM, maître d’ouvrage, franchisse toutes les étapes administratives dans ce dossier instruit par la direction départementale des territoires et de la mer du Var (DDTM). Après l’avis favorable sans aucune réserve du commissaire enquêteur en date du 22 mars, le préfet du Var vient de donner un premier feu vert.
Par arrêté préfectoral en date du 17 mai, le représentant de l’État accorde à la Métropole Toulon Provence Méditerranée la concession d’utilisation du domaine public maritime en dehors des ports pour la mise en oeuvre du projet. Cela sous-entend les atterrages (pose sur le fond) de la Tour Fondue et de Porquerolles et l’occupation du fond de la mer.
▶ Le projet
La canalisation relie sur plus de 5 200 mètres la presqu’île de Giens à l’île de Porquerolles. Les tubes sont en polyéthylène haute densité (PEHD) utilisé pour les réseaux de distribution. L’eau utilisée proviendra de la nappe alluviale du Gapeau pour un total estimé en 2040 à 531 m3 alors qu’actuellement le besoin global journalier est de 820 m3 par jour.
▶ La nature des travaux
La pose de la canalisation sur le fond marin est la seule retenue. Elle sera lestée avec des cavaliers béton ou ancrée sur le fond, une solution rappelée par le commissaire enquêteur. La solution de créer une trouée a été exclue au profit d’un système d’attelles ayant moins d’impact sur les herbiers sur les 1 000 premiers mètres du fuseau. Les barres de PEHD, assemblées en tronçons pour former la conduite, seront tractées en mer, surveillées par des plongeurs. Des ancres à vis seront posées par les plongeurs.
▶ Le calendrier
La Métropole projette trois semaines de travaux terrestres et sept mois environ en mer. La surveillance de la canalisation est prévue un an après la fin des travaux, puis après trois ans, cinq ans et dix ans.
▶ L’autorisation environnementale
Le préfet du Var n’a pas encore signé l’autorisation environnementale. Celle-ci englobe l’ensemble des autorisations dues au titre du Code de l’environnement, à savoir : une autorisation au titre de la loi sur l’eau, une dérogation à la destruction d’espèces protégées (herbier de posidonie), l’autorisation spéciale au titre des sites classés (presqu’île de Giens et Porquerolles). Cette autorisation fera l’objet d’une information de la Commission européenne. Le projet nécessite également une autorisation sanitaire, instruite par l’Agence régionale de santé (ARS). Le projet d’arrêté préfectoral sera soumis pour avis au Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (CODERST), chargé d’émettre un avis sur les projets en matière d’installations d’eaux destinées à la consommation humaine.