En quête d’un premier bouclier
Au contraire de la première demi-finale de Top 14, hier entre Castres et Toulouse, celle de ce soir entre Montpellier et Bordeaux-Bègles opposera deux clubs toujours en quête de leur premier Bouclier de Brennus. L’enjeu est de taille entre le deuxième de la saison régulière, le MHR, qui a perdu sa place de premier du Top 14 lors de la dernière journée en chutant à Clermont (2015), et le troisième, l’UBB, contrainte de passer par un match de barrage après le camouflet subi à Perpignan (22-15).
« Tout le monde est habité par cette envie d’écrire l’histoire du club, chez nous comme chez eux. Ça promet une demi-finale engagée avec de la tension, un beau défi », a estimé le deuxième ligne de l’UBB, Louis Picamoles, dans un entretien à l’AFP.
« C’est un match dur et costaud qui nous attend », mais c’est surtout «un rêve de gosse qui se réalise », a confié pour sa part l’arrière montpelliérain Anthony Bouthier.
Métamorphose
Un ticket pour le Stade de France constituerait pour les protégés de Mohed Altrad une belle revanche après une saison 2020-2021 terminée à une piètre 10e place - même si la victoire en Challenge européen avait réchauffé le coeur des Cistes -, et surtout leur finale perdue devant Castres (29-13) en 2018. Malgré une période compliquée en championnat et depuis son élimination en Coupe d’Europe, Montpellier, privé de son meilleur marqueur (sept essais) Cobus Reinach et du deuxième ligne du XV de France Paul Willemse, blessés, s’est régénéré grâce à une semaine de congé, suivie d’un stage dans le Var. C’est donc plus frais que les Héraultais se présentent à Nice pour leur première demi-finale depuis 2018. Les Bordelo-Bèglais en ont parfaitement conscience : «Ona un match de plus, ils seront frais, nous pas trop », a admis leur manager Christophe Urios, pour qui la demi-finale perdue en 2021 face à Toulouse (24-21) est encore très fraîche. « Il faut passer ce cap qui est surtout mental, ambitieux, a-t-il souligné. La demifinale est le match le plus dur à préparer. »
« Fantastiques »
Cette rencontre est également celle de deux quinquagénaires aux palmarès et personnalités opposés : l’ancien ailier des Bleus (69 sél.) calme et posé d’un côté, et de l’autre le bouillonnant extalonneur de Castres, qui n’a pas hésité à piquer au vif ses cadres, Cameron Woki et Matthieu Jalibert, pour qu’ils sortent le match parfait face au Racing 92 (36-16) en barrage.
« Tout ce qui sort, ça ne me touche pas, je n’en ai rien à cirer. J’ai passé l’âge. Je sais ce que je fais, je sais ce que je ne dois pas faire. Aujourd’hui, ce que je ne dois pas faire, c’est continuer à parler » ,a lancé Urios ensuite. Interrogé sur son demi de mêlée Maxime Lucu, le manageur girondin a en revanche été prolixe : « rassembleur, exemplaire... Un vrai mec ». Enfin, ce match aura de particulier aussi qu’il sera pour certains leur dernier. Parmi ceux qui tireront leur révérence à la fin de la saison, le Montpelliérain, ancien capitaine du XV de France et du RCT Guilhem Guirado (36 ans, 74 sél.), ainsi que Fulgence Ouedraogo (35 ans, 39 sél.), resté dans l’Hérault, François Trinh-Duc (35 ans, 66 sél.) et Louis Picamoles (36 ans, 82 sél.), partis en Gironde.