Var-Matin (Grand Toulon)

Pour le bras droit d’Hubert Falco, c’est « le combat d’une vie »

- MA. D.

Il ne s’imaginait sans doute pas en symbole de la résistance contre la vague RN qui a submergé le Var. En unique candidat de la majorité présidenti­elle à franchir avec succès les écueils du second tour des législativ­es. Après avoir été élu à la Ville, à la Région, à la Métropole et au Départemen­t, c’est désormais à l’Assemblée nationale que s’apprête à siéger Yannick Chenevard, 62 ans. Hier soir, il a ainsi été élu avec plus de 53 % des voix contre Amaury Navarranne, son adversaire du Rassemblem­ent national.

Un symbole fort pour celui qui s’est engagé en politique lors de l’arrivée du FN à Toulon en 1995, « portraitis­é » à l’époque par le journal Libération pour son militantis­me contre la mairie de Jean-Marie Le Chevallier.

« Ce mandat serait l’occasion pour moi de servir à la fois la Nation et notre ville, avait lancé, il y a quelques semaines encore, l’ancien patron de la Protection civile. C’est le sens de ma vie. Le combat de ma vie, lui, c’est de lutter contre l’extrême droite ».

Les LR avaient refusé de l’investir

Initialeme­nt, il devait « partir » sous l’étiquette des Républicai­ns, pour lesquels ce féru de gaullisme a longtemps milité. Mais LR a refusé d’investir celui qui se montre depuis 20 ans d’une loyauté sans faille à l’égard du maire de Toulon Hubert Falco, désormais soutien assumé d’Emmanuel Macron. Désavoué, « blessé », Yannick Chenevard a suivi le « chef », comme toujours, et rallié la majorité présidenti­elle.

La droiture est le credo de cet ancien centriste. Fils de marin et lui-même engagé sous les drapeaux pendant quinze ans au Service de santé des armées, Yannick Chenevard a naturellem­ent beaucoup parlé du premier port militaire d’Europe pendant la campagne. Avec un objectif en tête : se porter candidat à la commission parlementa­ire de la Défense, s’il devenait député. Nul doute qu’il y aura son mot à dire, élu d’un territoire sur lequel un milliard d’euros dévolus à la Défense sont déversés chaque année.

La mairie après l’Assemblée ?

Reste à savoir, loi sur le cumul oblige, quel autre mandat gardera celui qui est à la fois premier adjoint d’Hubert Falco et, depuis l’an dernier, conseiller départemen­tal. Vu son intérêt non feint pour la vie publique locale, éprouvé par sa connaissan­ce des dossiers toulonnais sur les chantiers et les transports, on devine que Yannick Chenevard souhaitera sans doute conserver un poste de conseiller municipal au pied du Faron.

En attendant de briguer la succession du maire, ainsi que certains observateu­rs de la vie politique l’imaginent déjà ? « Votre serviteur », comme aime à se présenter cet homme au verbe policé, peu charismati­que mais difficile à ébranler du haut de sa silhouette élancée, n’en est pas là dans sa réflexion. «Il est précieux pour Toulon d’avoir quelqu’un à Paris qui fait avancer les grands projets portés par Hubert Falco », répète-t-il.

Le nom du maire de Toulon, auprès duquel il travaille depuis 22 ans, revient comme un mantra. C’est lui qui se trouvait au centre de l’affiche de sa campagne. Lui encore qui a accaparé le micro pour consacrer la victoire aux législativ­es de l’ancien infirmier. « C’est un chef d’équipe, un entraîneur,

estime Yannick Chenevard à propos du président de la Métropole. J’ai toujours ressenti beaucoup de bonheur dans le fait d’oeuvrer à transforme­r Toulon à ses côtés… »

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(Photo V-m)

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