Les nouveaux députés RN demain à Paris
comme sur la retraite »
des voix au RN.
Frédéric Boccaletti, élu dans la 7e circonscription fait le même topo que Franck Giletti ajoutant que « l’attitude ambiguë des LR par rapport à En Marche » ajouéenleurfaveur et que « l’échiquier politique du département a été clarifié. »
Un argument que ne réfute pas Jean-Pierre Giran, maire LR d’Hyères: « Les citoyens ont sanctionné les arrangements, transferts, trahisons de la droite. Macron a détruit toute alternative politique normale à gauche ou à droite et il a fait monter les extrêmes. »
Une explication souvent reprise, a apporté mais pas par les maires sans étiquette, dans les deux villes où le RN réalise ses meilleurs scores.
Artigues et ses 74 % de votes RN
Dans le paisible village d’Artigues, proche des Bouches-du-Rhône, le RN enregistre le meilleur résultat du Var. Philippe Schreck a gagné avec 74,55 % des suffrages, face au député sortant Fabien Matras (Ensemble !).
Le maire sans étiquette, Yves Souque n’a pour explication, que celle que lui donnent les habitants de sa commune, dans la très grande 8e circonscription : « Beaucoup
Les nouveaux députés RN se sont tous donné rendez-vous demain, place du palais Bourbon, pour se rendre à l’Assemblée nationale.
Visite des lieux, démarches administratives, leur mandat va commencer ainsi. Ils ne pourront investir leurs bureaux avant juillet, car ils ne sont pas encore libérés. Des locaux sont mis à leur disposition en attendant. Leur place dans l’hémicycle devrait leur être attribuée aujourd’hui.
Leur première assemblée est prévue le mardi 28 juin.
viennent de Marseille. Ils ont fui à cause de la délinquance. Ils ont transposé les problèmes : l’insécurité, l’impunité, le laxisme de l’État à Marseille. »
« Le RN est un problème de la droite »
Pierre Latille, de l’institut de sondage Ipsos, a une vision très nationale de la victoire du RN : « Emmanuel Macron n’a pas cherché à créer une envie. Sa stratégie de dramatisation, « Moi ou le chaos », n’a pas fonctionné. Le RN l’a emporté car il n’y a pas eu de mobilisation contre lui. Il n’y a pas eu de front républicain. Il s’est étiolé avec le temps. »
Des explications qui ne vont pas assez loin, à en croire Christèle Lagier. Maîtresse de conférences de science politique à l’université d’Avignon, spécialiste des électeurs d’extrême droite, elle ne mâche pas ses mots : «Siladroite républicaine avait maintenu des frontières nettes, il n’y aurait pas eu de vague RN. Elle n’a pas toujours été très claire, à l’égard du RN, avec une surenchère sur des thématiques comme l’immigration, la sécurité… Elle aurait dû se démarquer. Emmanuel Macron a débauché des LR comme Renaud Muselier, président de la Région, Christian
Estrosi, maire de Nice et Hubert Falco, maire de Toulon. Le clientélisme d’État d’Emmanuel Macron capte des responsables locaux pour leur donner un certain nombre de ressources et les attirer dans son parti. Mais cela ne fait pas une identité politique. Le RN est un problème de la droite. »
Selon cette politologue, Christian Estrosi, Hubert Falco et Renaud Muselier, « arrivant en fin de carrière, se sont affranchis de leur parti dans un rapport très vassalisé par rapport à l’État. » Ceci s’ajoutant à un rapport décomplexé des Français vis-à-vis de l’extrême droite, qui a commencé lors de la présidentielle en 2017, quand François Fillon, a été éliminé au second tour. « Avec un duel Macron-Le Pen, une partie de l’électorat de droite a rejoint LREM et environ 20 % se sont reportés sur Marine Le Pen. Et pour finir, lors de ces législatives, Éric Zemmour a contribué à lisser la candidature de Marine Le Pen. »
Avec des propos plus violents, plus tranchés sur les thèmes que porte le RN depuis toujours, le candidat de Reconquête, a fait tomber les dernières réticences des Varois, face au RN. Éric Zemmour a donné au RN, l’image d’un parti normal.