Var-Matin (Grand Toulon)

« Aucun risque inconsidér­é »

À bord d’une Skoda Fabia Rally2 vite prise en main, le jeune Varois Mathieu Franceschi mène la danse aisément. Il a gagné d’entrée sur deux terrains très différents. Et sans tenter le diable...

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Mathieu, d’abord, pourquoi la terre et pas l’asphalte ?

Pour une question de temps et d’argent, tout simplement.

Si on veut faire les choses bien, le championna­t de France asphalte nécessite de bloquer neuf semaines pleines dans l’année, voire plus, alors qu’un déplacemen­t pour disputer une manche du championna­t terre dure trois jours. Quant au budget, il faut quasiment le multiplier par deux côté asphalte.

Combien de jours d’essais pour prendre vos marques avec l’équipe et la voiture avant de démarrer ?

Deux. De quoi passer en revue pas mal de réglages avec le team AMD Motorsport qui venait d’acquérir cette Fabia Evo ex-usine pilotée notamment par Jan Kopecky en 2019. C’était sur sol sec, évidemment. On n’imaginait pas que la neige s’inviterait lors de la manche d’ouverture...

Votre objectif au départ ?

L’équipe découvre ce championna­t, cette voiture. Et moi, je découvre l’équipe. Donc le challenge numéro 1, pour nous, c’est d’apprendre ensemble. Réussir à exploiter l’auto convenable­ment. Progresser, grandir, quoi !

Première course, première victoire : quelle fut la clé de la réussite les 2 et

3 avril au Terre des Causses ?

D’abord, il a fallu s’adapter à ce terrain boueux, neigeux, très particulie­r. Sans aucune expérience préalable, mieux vaut éviter de tenter le diable. Donc je n’ai pas cherché à faire un exploit. Je me suis contenté d’écouter la voiture, en attaquant là où j’avais un bon feeling.

Une fois en tête (à l’arrivée de la troisième des dix épreuves spéciales, ndlr),

l’écart a fait le yoyo mais nous sommes restés devant jusqu’au bout (vainqueur avec 11’’4 de marge sur la Fabia Evo du Bas Alpin Matthieu Margaillan).

Un mois plus tard, en revanche, vous avez assommé la concurrenc­e...

Au Castine, l’écart final est plus important (1’18’’8 sur le même Margaillan)

notamment parce que nos adversaire­s ont commis des erreurs. Mais sur le sec, je me sentais plus à l’aise, oui. On ne partait pas d’une feuille blanche. Avec Lucie (Baud, sa copilote), nous avions bien planché sur les notes afin d’aborder dans le meilleur contexte possible ces chemins aussi rapides que techniques, sans doute le terrain le plus difficile de la saison. En course, je me suis juste appliqué. Et on a déroulé.

Après deux étapes, vous estimez avoir encore une marge de progressio­n au volant de cette Skoda ?

Dans les spéciales où on a fait la différence, au Castine, je pense que je l’utilisais comme il faut. Bon, c’est difficile à dire car je ne flirte pas avec la limite. Jamais. L’ambition de l’équipe AMD Motorsport, c’est de prendre un max’ de plaisir, pas de se prendre la tête en abîmant la voiture. Pareil pour Lucie et moi. On veut décrocher le titre, bien sûr. On fait tout pour atteindre ce but. Mais pas question de jouer avec le feu pour autant. Il n’y a aucun risque inconsidér­é. La course au titre, ce sera un duel Franceschi­Margaillan ?

Pour l’instant, on peut l’envisager. Il finit encore 2e au Castine, malgré une faute. Il est très rapide. Donc à nous de rester rigoureux, de continuer à bosser, à marquer des points. On ne laissera rien au hasard.

Dans quel état d’esprit aborderez-vous le virage suivant, à Langres ?

C’est ma course sur terre préférée ! Là-haut, j’ai pris mon deuxième départ en rallye (2017, sur une Citroën C2 R2). Et j’ai vu l’arrivée, ma première ! De prime abord, le terrain semble

‘‘ Je veux juste pouvoir m’exprimer à fond ”

 ?? ?? Sur les chemins du Rallye Castine Terre d’Occitanie, les 7 et 8 mai, Mathieu Franceschi a vite largué ses rivaux.
Sur les chemins du Rallye Castine Terre d’Occitanie, les 7 et 8 mai, Mathieu Franceschi a vite largué ses rivaux.
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