Avec l’explosion de l’obus, «on l’a quand même échappé belle »
Avec l’explosion d’un obus, à la nuit tombante, alors que les pompiers travaillaient sur les lisières du feu, «on l’a quand même échappé belle, on s’en sort bien » ,ne peut s’empêcher de lâcher le contrôleur général Éric Grohin.
Le directeur du Sdis 83, service départemental d’incendie et de secours, dresse un bilan rassurant pour les soldats du feu. Sur le terrain pourtant, « un éclat d’obus a impacté un pare-brise ». Depuis samedi, il a fallu aller au contact du feu après sa sortie du « réceptacle de tir ». « Il avait alors déjà acquis une certaine force et n’était plus un feu naissant ». Pourtant, dès le samedi après-midi, les pompiers ont réussi à « couper la tête du feu, qui progressait en vent d’est, en plein vers Les Sallessur-Verdon et Aiguines. Puis, le problème a été le flanc droit, vers les Gorges du Verdon. Dimanche, le vent de sud-est soufflait à 50 km/h. »
30 % du potentiel
Autre donne à prendre en compte, la disponibilité des moyens aériens. Dans le week-end, plusieurs incendies ont éclaté dans d’autres départements, Aveyron (430 ha dans les Gorges du Tarn), Drôme, Ardèche. Les moyens aériens ont été envoyés sur les feux naissants, et partagés.
« Environ 30 % du potentiel de vol des avions utilisé l’an dernier a déjà été utilisé cette année, alors que l’été n’a pas commencé », note Éric Grohin, décrivant ce début de saison comme « extrêmement préoccupant ». L’hygrométrie (la mesure de l’humidité dans l’air) s’établissait à 20 %, « comparable à celle de la période du feu de Gonfaron », de l’été dernier, qui a dévasté le massif des Maures. À Canjuers, ce sont les « commandos feu de forêt », qui ont fait la différence, « des détachements transportés par hélicoptères, capables de déployer de longues distances de tuyaux, relayés par des pompes, sur des centaines de mètres, pour ceinturer le feu ». Mission accomplie, le feu a été «fixé».